Fermeture de la réanimation : « Une mort programmée de l’hôpital »

La semaine dernière, près de 300 personnes ont manifesté pour s’opposer à la décision de fermeture prochaine du service réanimation de l’hôpital.

La mobilisation continue pour le maintien du service réanimation du Centre hospitalier intercommunal de Meulan-Les Mureaux (Chimm). Rarement réunis au sein d’une même manifestation, personnel hospitalier, élus, syndicats, médecins, patients, riverains ; ils étaient près de 300 à manifester devant l’hôpital le mercredi 20 septembre. Nombreux sont ceux à craindre que le rejet par l’Agence régionale de santé, de la demande de renouvellement de l’autorisation de maintien du service de réanimation, n’entraîne à terme une fermeture de l’hôpital.

Devant l’importante foule réunie dès 11 h, le micro est passé de main en main pour que chacun exprime son opposition à la fermeture du service réanimation. « Après l’oncologie (fermée en 2015, Ndlr), c’est la pierre angulaire de l’hôpital qui s’en va, regrette René Vauconsant, représentant des usagers au conseil de surveillance du Chimm. C’est une mort programmée de l’hôpital. »

Réunis en inter-syndicale, les syndicats abondent également en ce sens. « La fermeture de la réanimation est extrêmement grave pour notre établissement car à terme, on perdra le bloc opératoire, les urgences vitales, la maternité, la chirurgie, la stérilisation, énumère par exemple Sophie Lambert, représentant du personnel de la CFDT. Ce qui veut dire que l’hôpital local va cesser d’exister dans sa fonction d’hôpital généraliste. »

Après les différents témoignages, les près de 300 personnes ont entamé un tour à pied de l’hôpital, scandant « la réa à Meulan, non à la fermeture » ou encore « égalité sociale devant les soins ». Parmi les riverains venus apporter leur soutien : tous craignent la perte de leur hôpital de proximité et de se voir obligés de se rendre aux hôpitaux de Mantes-la-Jolie ou Poissy en cas de besoin.

« En cas d’intervention ou d’urgence, que fait-on ? » s’inquiète Henry, venu d’Hardricourt. « Si le service réanimation ferme, on sait que l’hôpital va fermer, et je ne me vois pas aller à Mantes ou Poissy », note Cécile, habitante de Lainville-en-Vexin, témoignant avoir été déjà opérée au Chimm.

Dans la foule des manifestants, Jean-Pierre, Meulanais qui se souvient de l’inauguration du site, partage cet avis. « C’est la panique, on sera obligé de faire une demie heure de trajet ou plus, alors que le temps de trajet compte beaucoup si on a besoin de réanimation. Meulan est à un endroit stratégique entre Poissy et Mantes-la-Jolie. »

Pour le collectif des praticiens et sages femmes du Chimm, formé pour s’opposer à la fermeture du service, les hôpitaux les moins loin « ne pourront pas absorber tous les patients qui auront besoin de réanimation ». Et d’ajouter : « Il n’y aura plus d’égalité des soins sur le territoire ».

Les élus se sont également emparés de ce « sujet qui dépasse les clivages politiques » d’après la maire LR de Meulan-en-Yvelines, Cécile Zammit-Popescu. « Ça fait trois ans qu’on nous donne des garanties, rappelle aux manifestants cette dernière, également présidente du Chimm. Notre sentiment est d’avoir été pris pour des imbéciles. »