Imbroglio au conseil municipal autour d’une statue

Lors du dernier conseil municipal, l’achat d’une statue par la Ville pour un montant de 38 500 euros a suscité un vif débat entre majorité et opposition.

Comme à son habitude, le conseil municipal de Carrières-sous-Poissy a été animé. Ce mardi 11 octobre, deux points ont particulièrement fait monter le ton entre la majorité et l’opposition : le rachat par la Ville du local dans lequel la liste d’opposition d’Eddie Aït tient ses permanences (voir encadré) et la réalisation d’une esquisse d’œuvre d’art pour un montant de 38 500 euros.

Pour ce montant, l’artiste local d’origine russe, Amri Aminov, va travailler avec la municipalité pour concevoir une statue en bronze à partir de l’une de ses statues déjà réalisées. La Ville en sera ensuite propriétaire. « A minima, on a une statue, indique le maire Christophe Delrieu (DVD). Après, libre à la Ville d’en faire ce qu’elle veut : l’agrandir, en faire un prix, etc. »

De leurs côtés, les deux groupes d’opposition ont souhaité connaître la finalité de cette statue. « A quoi ça va servir ? On n’a aucune information », martèle l’ancien maire de la commune, Eddie Aït (PRG). Complété par Anthony Effroy (FI), de la liste d’opposition Bien vivre à Carrières-sous-Poissy : « Dans quelle ambition culturelle cet achat s’inscrit-il ? »

Des questions pour lesquelles le maire a systématiquement renvoyé l’opposition à ses promesses de campagne : « C’est dans le programme de So Carrières (liste de Christophe Delrieu aux dernières élections municipales, Ndlr). » A l’issue du conseil, l’édile se montre plus précis : cette statue, ou une version agrandie de celle-ci, devrait trouver sa place sur une « esplanade de la paix », qui sera créée où ont « été fusillés les frères Tissier », deux Carriérois fusillés à la fin de la seconde guerre mondiale.

« Compte tenu de la situation budgétaire de la commune […], pensez-vous qu’un tel achat peut être compris par nos administrés ? », a également reproché au maire Anthony Effroy,à propos des 38 000 euros déboursés. Là encore, Christophe Delrieu rétorque : « On a déjà répondu à la question, c’est dans le programme de So Carrières, on a été élu pour le faire. »

La municipalité rachète la permanence de l’opposition

Lors du conseil municipal du 11 octobre, majorité et opposition ont longuement débattu du rachat par la Ville d’un local commercial, rue des écoles, pour 80 000 euros. Une décision qui a soulevé la colère de la liste d’opposition menée par Eddie Aït (PRG), et pour cause : ce dernier l’occupe et y tient ses permanences depuis un an.

« Le maire avait le droit d’acheter ce local mais rien ne le justifiait : aucun projet présenté, aucune nouvelle affectation communiquée, soutient Eddie Aït, contacté après le conseil. Sa décision, mesquine, est regrettable et porte donc atteinte à la qualité du travail des élus de l’opposition ». Le maire, Christophe Delrieu (DVD), assure que « la discussion d’achat a été faite bien avant que quelqu’un ne vienne occuper ce local ».

L’édile soutient que ce local sera destiné « a court terme à du commerce ». Et d’ajouter : « A long terme, c’est un positionnement foncier qui permet à la Ville de mener soit un projet d’extension de la crèche, soit de prendre tout le foncier et faire autre chose. »

Quant à la question de l’opposition de pouvoir continuer à occuper les lieux jusqu’à ce qu’un projet ne voie le jour, le maire se montre catégorique : « On n’aura pas à le louer à qui que ce soit qui n’est pas commerçant. »