Dans la classe de CP/CE1 à l’école élémentaire Paul Fort, ce jeudi 16 novembre, la classe débute normalement. Katia Anton, l’enseignante indique à ses 22 élèves : « Nous sommes au 34e jour d’école. » Tandis que les CE1 travaillent leur grammaire, elle rejoint les six élèves du cours préparatoire. Aujourd’hui, ils travailleront sur les sons « pr » et « pl », avec un outil un peu particulier : la dictée se fait avec une application et sur tablette numérique.
Car depuis septembre 2015, les 220 élèves de l’école élémentaire peuvent travailler sur ce support. Un investissement qui s’inscrit dans la stratégie numérique mise en place par l’ancienne maire Sophie Primas (LR) et que d’autres communes de la vallée de Seine commencent à développer (voir ci-dessous).
« Je considérais qu’on avait beaucoup d’enfants moins favorisés, ou en tout cas avec le plus de différences de tous ordres », justifie Sophie Primas de la mise en place de l’expérimentation qui est également engagée à l’école maternelle Jean Moulin, voisine de l’établissement. Ici, pas de tablettes, « mais toutes les classes ont le Wi-Fi », en plus d’un tableau numérique interactif.
Si le dispositif devrait s’étendre à toutes les écoles de la commune, « on va réduire la voilure pour le nombre de tablettes », détaille l’ancienne édile. Un choix que confirme Claudine Arnoud, adjointe en charge des affaires scolaires : « On va passer à 90 tablettes par école pour avoir une moyenne de trois élèves par tablette. On pense que tout sera terminé en 2020. » Le délai serait toutefois plus rapide que prévu.
« Les tablettes et le Wi-Fi seront totalement déployés en début d’année prochaine, fait remarquer Sophie Primas. Et on attend la fin du déploiement de la fibre par Orange, toutes les écoles seront fibrées à la fin de l’opération. » L’investissement réalisé par la Ville a été estimé à 450 000 euros. Si l’équipe municipale attend des retours pour juger de l’intérêt pédagogique, à Paul Fort, Katia Anton se montre plus que convaincue.
« Cela leur permet d’aller à leur rythme, cela enlève la notion d’échec puisqu’ils peuvent recommencer, détaille l’enseignante tandis que les enfants enfilent leurs casques. Et surtout ils sont à l’aise pour les utiliser, parfois plus que nous. » Les leçons sur tablette, c’est elle qui les prépare « en fonction de l’avancée » des élèves. « C’est trop facile », lance d’ailleurs une petite fille qui vient de terminer sa dictée.
Les tablettes permettraient également d’améliorer l’apprentissage du français pour des élèves non francophones. « J’ai pris les textes des livres de contes en photo et j’ai posé ma voix dessus pour en faire un livre audio », explique Catherine Pellegrin, membre du Réseau d’aides spécialisées aux élèves en difficultés (présente ce jour-là en classe, Ndlr).
Après la récréation, c’est au tour des CE1 d’utiliser la tablette dans une leçon sur la phrase négative. Huit d’entre eux, « les plus autonomes sont laissés en autonomie », détaille l’enseignante. « Vous pouvez regarder la vidéo autant de fois que vous le souhaitez. Et n’oubliez pas de noter les mots importants sur votre ardoise », donne-t-elle comme consigne.
Le reste de la classe, lui, utilisera le tableau numérique interactif avant une mise en commun avec tous les élèves. « Cela permet aux élèves en difficulté de prendre confiance en eux et de participer », précise Katia Anton. Tout en reconnaissant « qu’on ne peut pas tout baser dessus. On travaille dessus par petites séquences. C’est un outil complémentaire. »
D’autres villes développent leur stratégie numérique
Si Aubergenville fait figure de pionnière dans la vallée de Seine en termes de stratégie numérique, d’autres villes commencent à lui emboîter le pas. A Conflans-Sainte-Honorine, 16 nouveaux tableaux numériques interactifs ont été installés pour les élèves du deuxième cycle et 13 autres devraient l’être l’an prochain.
Un investissement qui coûtera 90 000 euros par an à la municipalité conflanaise. Et si pour le moment, l’utilisation des tablettes n’est pas prévue, « on n’exclut pas l’idée », souligne Josiane Simon, adjointe à la scolarité. Ici aussi, l’arrivée de la fibre est attendue « dès l’année prochaine ».