Imbroglio politique autour du projet de commerces

Le maire Jean-Christophe Charbit (SE) estime que son projet de trois commerces, entre RD191 et voie ferrées, est actuellement « bloqué » par la communauté urbaine.

Élu il y a bientôt un an à la tête de la mairie d’Aulnay-sur-Mauldre, Jean-Christophe Charbit (SE) ne manque pas de projets pour redynamiser la commune. Mais pour l’un d’eux, la création de trois commerces le long de la RD191, il s’estime freiné par la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise (GPSEO), comme le relatait Le Courrier de Mantes la semaine dernière. L’institution dément tout blocage par la voix de Suzanne Jaunet (LR), vice-présidente déléguée à l’urbanisme à GPSEO.

« Notre objectif est de créer trois commerces de proximité : une boulangerie, une charcuterie et une halle semi-couverte », détaille Jean-Christophe Charbit de ce projet qu’il verrait s’installer entre la RD191 et la voie ferrée. Le maire aulnaysien, déterminé, avance que ces services pourraient bénéficier à un « secteur de 10 000 habitants », comme « créer du lien entre ces quartiers et créer une nouvelle centralité » dans sa commune divisée par la RD191.

Mais alors qu’il aimerait le voir aboutir pour « 2018 », le projet n’avance plus, et Jean-Christophe Charbit met cela sur le compte de la communauté urbaine. « GPSEO m’a fait comprendre verbalement qu’ils étaient opposés au projet », assure le maire, précisant l’une des raisons, pour lui, de ce blocage : la « concurrence » que pourrait créer la boulangerie. Au conseil communautaire de novembre, l’élu s’est d’ailleurs porté candidat à une fonction vacante de conseiller délégué, afin d’obtenir un temps de parole lui permettant de protester contre cette situation.

« Pourquoi faut-il se battre pour créer des services de proximité, de l’emploi, du lien et de la mixité sociale, mettre en place des circuits courts, des mobilités douces et maintenir ainsi les équilibres territoriaux ?, avait-il alors déclaré, furieux, à ses homologues. Pour d’obscures raisons, des projets vitaux pour notre population sont bloqués. Il n’y a aucune explication écrite, aucune justification réglementaire. »

GPSEO n’a normalement pas de pouvoir décisionnel sur ce projet, parce que la route départementale dépend du Département et que la commune est soumise au Règlement national d’urbanisme (RNU) donc de l’État. Son blocage se ferait « par des voies informelles », estime Jean-Christophe Charbit. Une assertion que rejette de son côté la communauté urbaine.

« Là-dessus, il se trompe complètement, soutient Suzanne Jaunet, rappelant que les autorisations ne dépendent pas de GPSEO. Il a préféré partir seul dans son coin. Maintenant, il s’étonne que ça ne va pas, effectivement, comme il voudrait. » Si la vice-présidente de la communauté urbaine assure que la collectivité « n’a pas d’a priori de blocage de quoi que ce soit », elle met cependant en avant « la dangerosité de la route départementale ».

Un argument repris par le conseil départemental. « La viabilité du projet et des aménagements induits n’est pas démontrée à ce jour vis-à-vis de la sécurité des circulations du fait de la présence de deux passages à niveau sur les voies desservant le projet (RD 191 et voie communale), explique par courriel Jean-François Raynal (LR), vice-président au Département délégué aux mobilités. En l’état, compte tenu des enjeux de sécurité routière, le Département n’est pas favorable à ce projet. »

Chacun de leur côté, le maire d’Aulnay-sur-Mauldre et la vice-présidente de GPSEO semblent désormais afficher le même souhait de dialogue. Jean-Christophe Charbit, d’après qui les fonctionnaires de la communauté urbaine « refusent de discuter de ce projet », veut « se mettre autour d’une table » pour un échange « constructif ». Suzanne Jaunet se dit prête à organiser une réunion : « C’est quand même plus simple de se mettre autour d’une table, comme ça il verra qui dit oui et qui dit non, il sera peut-être surpris. »