Les syndicats contre l’externalisation des cantines et l’entretien des collèges

Ils s’opposent à ce que la restauration et l’entretien des collèges yvelinois soient gérés, dès 2019, par une société d’économie mixte alliant le Département et un industriel.

Le projet d’externalisation de la restauration et de l’entretien dans les 110 établissements scolaires gérés par le Département ne passe toujours pas pour les syndicats. Alors qu’ils se mobilisent chaque jeudi, le 7 décembre, une conférence de presse unitaire était organisée sous les fenêtres du conseil départemental à Versailles, avec la présence de l’intersyndicale du conseil départemental (FO et CGT, Ndlr) et de syndicats de l’Éducation nationale.

Leur colère ne faiblit pas depuis l’annonce, le mois dernier, du choix du Département de confier, à partir du 1er janvier 2019, la gestion de l’entretien et de la cantine des collèges à une Société d’économie mixte à opération unique (Semop), qui associerait le département à un industriel privé. Sa présidence devrait être assurée par Pierre Bédier, président LR du conseil départemental. D’après Cécile Dumoulin (LR), vice-présidente au conseil départemental déléguée aux collèges, cette réforme permettra de mettre fin « à une grande disparité dans l’ensemble » des 110 collèges.

« On a 76 tarifs différents, cinq mode de production différents, […] des modes d’inscription et de facturation extrêmement hétérogènes, souligne cette dernière, qui rappelle que 44 % des cantines sont déjà gérées par le privé. On souhaite harmoniser tout cela et arriver à un système où les collégiens vont avoir droit à un repas de qualité et vont payer le même prix, avec une tarification sociale qui prendra compte du quotient familial. »

S’ils louent les arguments du Département, les syndicats regrettent le choix d’externaliser. « On s’y oppose car ça va être une dégradation des conditions de travail du personnel, avec des répercussions sur les congés et la rémunération, et sur la qualité des prestations et du service rendus au collégiens, estime Tristan Fournet, secrétaire général de la CGT au conseil départemental, d’après qui cette reforme concerne « plus de 1 000 agents ». Cécile Dumoulin assure que les conditions de travail des agents, qui pourraient être mis à disposition ou en détachement, ne changeront pas.

Tristan Fournet dénonce aussi que la Semop serait détenue à « 66 % » par l’actionnaire privé et que cela serait « une perte de contrôle » du Département. D’après Cécile Dumoulin, « sur les 66 %, rien n’est décidé » et ajoute : « On ne peut pas imaginer que le prestataire privé prendra des décisions qui vont à l’encontre de la collectivité. »

Plusieurs syndicats de l’Education nationale sont également vent debout contre ce changement. « Le mode de gestion publique est le meilleur système, assure Michel Chastan, co-secrétaire départemental de la FSU. A améliorer certes, mais c’est pas parce qu’on veut améliorer les choses qu’on passe à du privé. » Le syndicat d’enseignants craint la perte des actuels agents d’entretien et de cantine : « Ils font partie de nos équipes éducative ».

Les syndicats promettent que la mobilisations va continuer. « Si le Département renonce, on arrête de déposer des préavis de grève chaque jeudi, prévient Tristan Fournet, alors qu’une banderole « Non à la Semop » a été visible jeudi dernier pendant de brèves secondes à une fenêtre du conseil départemental. Le mouvement est ancré, durable, et les exigences sont très claires : le retrait de ce projet d’externalisation. » Une nouvelle journée de grèves est prévue le 14 décembre avant une manifestation dans les rues de Versailles le 22 décembre, jour où la réforme sera soumise au vote de l’assemblée départementale.