L’on en sait désormais plus sur le projet de construction de 570 logements sur l’emplacement du centre Maurice Clerc. Jeudi 30 novembre salle Robespierre, tous ses intervenants étaient venus le détailler, des architectes aux promoteurs en passant par le constructeur de la résidence-services. Face à eux, une trentaine de personnes partagées entre élus de la majorité municipale, et riverains du futur projet inquiets de la circulation comme de la hauteur des immeubles.
Les terrains de football et de tennis du complexe Maurice Clerc, sur 4,5 ha en contrebas de la Coudraie, accueillaient les salariés du groupe PSA. La commercialisation de 130 logements (des immeubles de quatre à cinq étages, Ndlr), et de la résidence senior de 120 habitations érigée dans et autour de la maison de maître, débutera au printemps 2018. Le début des travaux de cette première phase est souhaité pour l’automne 2018, leur livraison aux acheteurs débutant à l’été 2020.
Cette première phase concerne la partie haute du futur quartier. Une seconde phase, à partir de 2020, doit voir la réalisation des 320 logements restants. Des logements individuels superposés et de petits immeubles sont prévus dans la section centrale. En bas, près des pavillons du hameau des Migneaux, le promoteur Nexity apollonia implantera une quarantaine de maisons individuelles après un concours d’architectes sur le thème de Le Corbusier.
« C’est un lieu très beau et très rare, un site paysager magnifique, il y a une histoire de grand parc à l’anglaise à cet endroit, et depuis la rue des Migneaux, on a cette perspective vers le château, analyse l’architecte Sophie Denissof, du cabinet Castro Denissof associés. Nous avons voulu bâtir de part et d’autre en conservant un lien avec le hameau des Migneaux […] Tout ça permet de créer des liens avec la Coudraie, de grandes percées avec un grand jardin central dans l’axe du château. »
La perspective sera conservée avec un parc public de 300 m de long où devrait à nouveau couler à l’air libre un ru jusque-là souterrain. Le trottoir de la rue des Migneaux doit être élargi, les cinq zones humides conservées, quelques commerces et services installés. Côté écoles, deux hypothèses sont à l’étude, a indiqué le maire Karl Olive (LR) : « L’extension de l’école Robert Fournier (au fond de la Coudraie, Ndlr) et la création d’une école in situ sur le quartier. »
Il semble cependant réticent à créer des équipements pour chacun : « On est quand même très attaché à avoir une couture urbaine digne de ce nom, qui ne fasse pas qu’on ait un quartier la Coudraie et un quartier Maurice Clerc. » Des cheminements piétonniers et cyclables, avec une pente raisonnable malgré les 18 m de dénivelé, doivent ainsi être créés pour lier les deux secteurs.
Le temps des questions venu, les riverains de la rue de Migneaux, presque tous présents, prennent la parole. « Quelle sera la hauteur des logements ? », demande l’un. « Vous élargissez les trottoirs, mais quid de la rue elle-même ? », s’inquiète une autre qui évoque les 600 logements érigés à la Coudraie. Elle est suivie par un riverain pas rassuré de ne voir que 45 places de stationnement pour les visiteurs du quartier (en sus des 556 parkings prévus en sous-sol, Ndlr).
« Aujourd’hui et depuis des années, la rue des Migneaux est particulièrement dangereuse », a reconnu le maire, qui assure : « On ne prendra pas de décision avant d’être venu vous voir, vous sonder. » Prochaine étape : une enquête publique se tiendra du 12 février au 13 mars afin de pouvoir rendre le Plan local d’urbanisme (PLU) compatible avec le projet (le site est pour l’instant classé en zone naturelle, Ndlr).
Le château transformé en résidence senior
Déjà présent avec une résidence senior à Vernouillet, le groupe Aegis Domitys s’installera dans le château, auquel il ajoutera deux grandes extensions. Ses 120 logements sont destinés à accueillir « une population de seniors autonomes de 70 ans à plus de 100 ans », a expliqué à l’assistance le fondateur de l’entreprise spécialisée dans ce type de résidences, Jean-Marie Fournet.
« On a, je pense, plutôt bien réussi à valoriser ce site, s’est-il félicité. Il s’agissait de conserver ce château et d’en faire quand même quelque chose d’utile à la résidence, on va s’en servir comme accueil, avec des logements au premier étage. » Ceux-ci seront ensuite vendus à des investisseurs pour être loués à partir de 1 230 euros mensuels « avec services de base ».