La participation citoyenne, « chaîne d’alerte » entre riverains et gendarmes

La commune signera prochainement le protocole d’adhésion entre la maire, l’État et la gendarmerie. L’objectif est de lutter contre les cambriolages et la délinquance de proximité.

« C’est dommage qu’on soit si peu nombreux. Quand on avait fait une réunion la mairie, elle était pleine ! » Le 6 décembre dernier, même si elle était un peu déçue de la participation, Anke Fernandes (SE), maire, a apprécié la réunion publique concernant la participation citoyenne.

Animée par la brigade de gendarmerie ecquevilloise et Pascal Lalouat, chef d’escadron en charge de la prévention, cette réunion avait pour but de présenter le dispositif de participation citoyenne que la commune souhaite mettre en place.

« C’est un dispositif qui permet de lutter contre l’atteinte aux biens et la délinquance de proximité, détaille Pascal Lalouat. L’important c’est de donner l’information en amont, si vous remarquez un comportement suspect, afin qu’il y ait une action de dissuasion. » A Ecquevilly, il y aurait ainsi entre 20 et 35 cambriolages par an.

Pour le militaire, la participation citoyenne « est basée sur une chaîne d’alerte ». Et pourrait faciliter les patrouilles des gendarmes dans la commune : « Il n’y a rien de plus frustrant que de tourner sans savoir quoi surveiller. Là, cela nous permet de cibler des lieux à risques. »

Mais pour les cinq participants, difficile de définir ce que pourrait être un comportement bizarre. « L’autre jour j’ai remarqué dans ma rue une voiture qui roulait à faible allure, est-ce que ça pourrait être ça ? », questionne un Ecquevillois, père de famille. « Par exemple, lui répond le chef d’escadron. Mais cela peut aussi être une personne que vous n’avez pas l’habitude de croiser dans votre quartier. »

Si dans le public « on n’ose pas forcément appeler la gendarmerie pour une seule voiture », le major de la brigade locale insiste : « Si vous tiquez, c’est que la situation n’est pas normale. » Et d’ajouter en recommandations pour la période à venir : « Durant le premier trimestre, on recense beaucoup de vols dans les cabanons de jardins. Les suspects viennent faire des repérages quand vous passez la tondeuse, le vendredi après-midi ou le samedi matin. »

Si certains semblent plus réticents, évoquant « un sentiment de renfermement », la maire d’Ecquevilly, elle, souligne que « la participation citoyenne se fait déjà de manière informelle ». Et de conclure sur son utilité : « Il y a quelques temps, quelqu’un a klaxonné comme un fou furieux dans la rue. Si mon mari s’était levé, il aurait peut-être vu une personne en train de crever quatre pneus. »

De quand date la participation citoyenne ?

Le dispositif de Participation citoyenne, créé en 2006 en France, est inspiré des Neighborhood Watch mis en place dans les années 1970 dans les pays anglo-saxons. Cette pratique consiste à informer ses voisins de ses déplacements, afin qu’ils puissent surveiller votre domicile.

En France, le premier département à avoir expérimenté ce dispositif est les Alpes-Maritimes. « Aujourd’hui, 3 300 communes ont rejoint la participation citoyenne », explique Pascal Lalouat, chef d’escadron en charge de la prévention. Dans les Yvelines, dix communes auraient signé le protocole d’adhésion. Et les effets constatés seraient « une baisse de la délinquance mais aussi un renforcement des liens sociaux » , entre population et gendarmes mais aussi entre voisins.