Les chauffeurs en grève espèrent le soutien des élus

Depuis le 13 novembre, une grande partie des chauffeurs du dépôt Transdev d’Ecquevilly est en grève. Reçus par l’édile muriautin, ils réclament le maintien de leurs acquis.

Leur grève dure depuis maintenant un mois et un préavis a été déposé jusqu’en septembre 2018. Mardi 12 décembre, une petite trentaine de chauffeurs du dépôt Transdev d’Ecquevilly (qui comprend le réseau Val de Seine, Bus’O’Mureaux et Express 19, Ndlr) ont manifesté devant la mairie des Mureaux. Nouvelle organisation, nouveaux rythmes de travail et difficultés de versement des salaires en cas d’arrêt maladie sont les principaux motifs de contestation.

Une délégation, composée de représentants de la CGT et de la CFDT, a été reçue pendant près de deux heures par le maire DVG François Garay. Ils espèrent que l’édile pourra appuyer leurs revendications auprès de la direction du dépôt. Si les chauffeurs assurent que la grève est suivie « par plus de 80 % » des 140 chauffeurs du site, ils auraient toutefois aimé « être plus » lors de cette demi-journée de débrayage. « Ce qu’on nous propose c’est la goutte d’eau », explique l’un d’entre eux.

Trois griefs sont notamment portés par les chauffeurs, concernant l’organisation et le rythme de travail. Le premier concerne le passage à un samedi travaillé sur trois contre un sur quatre actuellement. « Ça tourne bien, il y a un système de volontariat qui s’est mis en place en cas de besoin, souligne un autre chauffeur, dans l’entreprise depuis plus de 30 ans. D’autant plus qu’il n’y a pas de surcroît d’activité, rien ne justifie cette décision. »

Pour le directeur du dépôt, ce remaniement se justifie : « En 2013, on faisait 24 services le samedi, aujourd’hui on en fait 38 (en comptant d’autres prestations, Ndlr). Il y a de plus en plus de clients qui se déplacent le samedi. » Selon lui, ce serait aussi un moyen de « travailler de façon plus équitable. »

La prime fixée par la direction est de 18 euros bruts, là où les grévistes réclament une prime de 50 euros bruts pour les volontaires par samedi supplémentaire. « Lors des trois dernières réunions, le montant de cette prime n’a pas été abordé par les syndicalistes », explique le directeur du dépôt.

Si cette réorganisation du temps de travail ne passe pas, elle englobe un autre problème, celui des roulements. « Parfois on nous appelle la veille pour le lendemain, on ne connaît pas nos horaires, qui peuvent être modifiés, explique un chauffeur. Cela pèse sur notre vie de famille. » Une mesure que le responsable du site déclare avoir « supprimée ».

Les grévistes espèrent également faire rétablir la subrogation (un accord entre la sécurité sociale et l’employeur permettant le versement d’indemnités en cas d’arrêts maladie, Ndlr), supprimée en mars 2017. « Cela a entraîné des retards pour les payes », soulignait mardi dernier un chauffeur. « Il s’agit d’un accord signé en central qui prévoit la suppression si l’absentéisme augmente de plus de 15 %, précise le responsable. Au niveau de l’établissement d’Ecquevilly, l’absentéisme a atteint
+ 17 %. »

Il aurait proposé de remettre la subrogation à partir du 1er janvier 2018, « mais avec la création d’une commission absentéisme ». Une proposition refusée par les syndicats, mais qui pourrait être soutenue par l’édile muriautin, François Garay : « Il faut tenir compte de plusieurs paramètres, le nombre de conducteurs et les 15 % d’absentéisme. Il faut regarder et mettre en place une commission de suivi. »

Le premier magistrat insiste : « Si l’on arrivait à réduire de deux ou trois points, c’est important. » Et souligne : « Il faut qu’ils se mettent à table, qu’ils s’écoutent et veuillent avancer tous ensemble. » Un constat qui est partagé par les deux parties. « On ne demande rien, on veut juste préserver nos acquis, précise le délégué de la CGT. Mais on a l’impression que le dialogue est rompu. » Ce à quoi le responsable répond : « Avec les organisations syndicales, nous nous sommes rencontrés neuf fois. Le dialogue reste ouvert, mais pour cela il faut être deux. »

Transdev rembourse 3 euros par jour de grève

Afin d’apaiser la colère des usagers, la société Transdev leur a proposé de se faire rembourser trois euros par jour de grève les 13 et 20 novembre derniers. Sur son site internet, elle indique que «les titulaires de forfaits Navigo (hebdomadaires ou mensuels), Intégrale, Carte solidarité transport, Imagine R, Carte OptileScolaire, n’ayant pas pu circuler sur les lignes impactées  » peuvent se faire dédommager en adressant à la société une demande de remboursement.

Cette demande peut se faire jusqu’au mercredi 20 décembre, pour la journée de grève du 20 novembre. Le remboursement est fixé à 3 euros, quelque soit l’abonnement.