Cloche restaurée et nouveau beffroi pour l’église

L’église Sainte-Madeleine a désormais un nouveau beffroi dans lequel trône la cloche récemment restaurée. Après plusieurs mois, elle sonne à nouveau.

Dans un beffroi tout neuf, la cloche restaurée de l’église Sainte-Madeleine de La Hauteville va de nouveau sonner les heures. Mardi 19 décembre dernier dans ce petit village de 178 âmes du pays houdanais, le nouveau beffroi (édifice de charpente qui soutient la cloche, Ndlr) a été monté à l’aide d’une grue pour trouver sa place dans le clocher. La cloche de
400 kg, datant de 1945 et nommée Charlotte Victoire, a donc retrouvé sa place dans cet édifice datant du XIIIe siècle.

L’entreprise Bodet, fabricant français d’horlogerie d’édifices depuis 1868, a été missionnée pour la fabrication et la pose du nouveau beffroi, ainsi que pour la restauration de la cloche. « Le beffroi n’aurait plus tenu longtemps, estime Didier Gabriel, campaniste (spécialiste dans l’ingénierie des clochers, Ndlr) chez Bodet, lors de la montée des différentes pièces dans le clocher. L’ancien beffroi était attaqué, pratiquement pourrir ».

Ce dernier ajoute que le beffroi précédent, vieux « de 300 ans », tenait « à l’origine deux cloches, qui ont disparu sans doute à la révolution ». Didier Gabriel donne comme autre raison potentielle des désordres de la charpente le fait que le beffroi ne tenait plus qu’une cloche depuis plusieurs années, causant un déséquilibre.

Le campaniste précise que le nouveau beffroi a été « fait sur mesure pour cette situation », donc pour une seule cloche. Et met en avant la qualité du bois choisi ainsi que la construction d’un beffroi selon les anciennes techniques, notamment avec des chevilles : « On a la volonté de perpétuer la tradition. »

Juste avant d’être montée dans le clocher, la cloche était visible à l’intérieur de l’église. La partie restaurée est l’oreille pointée par le campaniste Didier Gabriel.

La cloche, quant à elle, a été emmenée par l’entreprise Bodet fin juin dans son atelier de Maine-et-Loire pour connaître une seconde jeunesse. « Il y a des gens qui ne savaient pas que la cloche était partie, et venaient nous voir parce qu’ils ne l’entendaient plus », souligne-t-on en mairie. Abîmée au niveau d’une oreille, la partie au sommet de la cloche qui la soutient, elle « aurait pu se décrocher pendant un balancement, ce qui aurait fait beaucoup de dégâts », souligne Didier Gabriel.

Dans l’atelier, la cloche « a subi plusieurs passes au four » et « on a remis le même métal qu’à l’époque », détaille le campaniste. Et d’assurer : « On retrouve presque son état nominal à 99 %. » En effet, Charlotte Victoire ne présente aucune trace de cette récente intervention. Lors de la pose de l’ensemble dans le clocher, tous espéraient que la cloche sonnerait à nouveau pour Noël.

L’ensemble de ces travaux a été financé par le Syndicat intercommunal pour la rénovation de l’église, du cimetière et de l’école (Sirece), qui regroupe les petites communes limitrophes de Grandchamp, La Hauteville et le Tartre-Gaudran.