Tram 13 express : pro et anti tracé urbain réaffirment leurs positions

Lors de la réunion publique du 11 janvier, portant sur le tracé urbain du Tram 13 express, les riverains ont pu poser des questions précises, alors que opposants et soutiens ont redonné leurs avis.

Le tracé urbain pisciacais du Tram 13 express face aux habitants. Jusqu’au 9 février, l’enquête publique complémentaire, portant sur le tracé alternatif prévu à Poissy du tram-train (initialement appelé Tangentielle Ouest – TGO, Ndlr), permet à chacun de consulter le dossier et de donner son avis. La seule réunion publique prévue, organisée le jeudi 11 janvier, a duré près de trois heures dans le théâtre de l’hôtel de ville qui a fait salle comble de plusieurs centaines de personnes.

Devant les différents acteurs du projet, SNCF et Île-de-France mobilités, (ex-Stif), cette réunion a été l’occasion pour les riverains d’obtenir des réponses précises à leurs différentes questions. De nombreux opposants ou soutiens au tracé urbain ont également longuement pris la parole pour réaffirmer leur avis, dans une salle très partagée entre chacun des points de vue.

Entre les différentes prises de position, parfois longues, plusieurs participants à la réunion affichaient clairement leur agacement, quelques-uns quittant même la salle. D’autres semblaient, quant à eux, rire de cette situation, à l’image d’un Pisciacais qui glisse à son voisin dans un sourire : « Ça vaut une soirée au théâtre. » Une fois passées les expressions des pro et anti tracé urbain, les questions des riverains ont cependant plutôt porté sur l’impact du projet sur leur quotidien.

Le Tram 13 express est un tram-train qui doit relier Saint-Cyr l’École à Achères. Les travaux de la première phase, entre Saint-Cyr RER et la gare RER de Saint-Germain-en-Laye, ont débuté en février 2017. Pour la deuxième phase, de Saint-Germain-en-Laye à Achères, le tracé initial ne prévoyait pas de passage à l’intérieur de Poissy mais un arrêt à l’ancienne gare de Poissy grande ceinture, pour ensuite rejoindre directement Achères.

Le nouveau tracé envisagé, dit urbain, doit entrer dans la commune en mode tramway pour s’arrêter au niveau du square Erard Prieur, à proximité de la gare, et à une station Poissy Zac qui desservira le quartier Saint-Exupéry et le futur quartier Rouget de Lisle. L’un des inconvénients principaux du tracé initial était qu’il ne permettait pas de connexion avec le futur RER E.

Le dossier d’information complète que le tracé urbain allongera le temps de parcours de cinq minutes, permettra une fréquentation prévisionnelle entre Saint-Germain et Achères de 17 000 voyageurs contre 10 500 avec le tracé initial, et coûtera 250,5 millions d’euros contre un montant réévalué en 2017 à 136 millions d’euros pour le tracé initial.

Le nouveau tracé prévoit trois arrêts dans le cœur de Poissy, et entraînera un réaménagement de plusieurs voies.

Plusieurs collectifs ont profité du temps d’échange pour réaffirmer leurs différentes positions pendant parfois de longues prises de parole. Le collectif TGO Achères a, par exemple, à nouveau demandé « un petit arrêt supplémentaire » pour desservir le Technoparc et le quartier du Chêne feuillu d’Achères. En réponse, Alexandre Bernusset, directeur des infrastructures à Île-de-France mobilités, a souligné que la « station Poissy Zac permet de desservir le Technoparc car elle est à environ un kilomètre ». Et ajoute pour le quartier du Chêne feuillu, la possibilité de « travailler à améliorer la desserte avec des bus ».

L’Association en faveur du projet initial de la TGO (Afpi-TGO) a de nouveau montré son opposition au tracé urbain, discours préparé en main, estimant qu’il « coupe la ville en deux, la traverse sans vraiment la desservir ». Allant à l’encontre des arguments pour le tracé urbain il poursuit : « Nous pensons que ça augmentera sensiblement la circulation. »

Alexandre Bernusset s’appuie, lui en réponse, sur une « étude détaillée de la circulation de 240 pages dont le résultat est que sur certains axes, il y aura une réduction de 20 % de la circulation par rapport à la circulation prévue pour 2025 ». Et de convenir que « sur d’autres axes, il n’y a pas d’amélioration mais pas d’aggravation de la congestion ».

Comme pour contrebalancer les opposants, plusieurs Pisciacais ont, eux, pris la parole pour afficher leur soutien au tracé urbain, recevant les applaudissement de l’autre partie de la salle. « Le projet initial est très sélectif, il fait abstraction du centre-ville de Poissy », avance l’un d’eux, arguments préparés sur une feuille. Le président de l’office du tourisme pisciacais plaide également en faveur d’un passage du Tram 13 dans la commune, arguant que cela sera « favorable aux flux touristiques et au développement économique ».

Plusieurs élus, de la communauté urbaine et du conseil départemental, se sont clairement montrés en faveur du nouveau tracé. Pendant la réunion publique, et au fil des interventions, le maire DVD de Poissy, Karl Olive, s’est fait apporter plusieurs documents par ses équipes, sans doute en vue d’affiner son discours de clôture et de s’en servir pour répondre à quelques opposants du soir. A l’issue des trois heures de réunion, il a rappelé son soutien sans faille au tracé urbain.

« Créer pour les Pisciacais une interconnexion entre ce tram urbain et la gare RER A – RER E, c’est tout simplement améliorer leur quotidien pour les décennies à venir », assure Karl Olive. Il se montre cependant conscient que le projet « ne sera pas sans créer des désordres pour les Pisciacais pendant toute la durée des travaux, et nous ferons tous le maximum pour en limiter les nuisances ».