Les opposants dénoncent l’appel du préfet

Après le rejet de l’arrêté préfectoral le 11 janvier dernier, le préfet a confié son intention de faire appel. S’ils rejettent cet avis, les opposants se montrent « sereins ».

Le 11 janvier dernier, le tribunal de Versailles annulait l’arrêté préfectoral autorisant la création du port industriel à la place de l’actuelle marina de plaisance Port Saint-Louis. Il a également annulé la déclaration d’intérêt général du projet porté par Ports de Paris. Le préfet des Yvelines, Serge Morvan, a confié au Parisien son intention de faire appel, dans les deux mois de délai impartis.

Lors d’une réunion organisée le 26 janvier dernier à la salle Grelbin à Triel-sur-Seine, les opposants, s’ils se sont montrés satisfaits des conclusions des juges, ont dénoncé cette intention de faire appel. Favorable au projet, le maire DVD de Carrières-sous-Poissy, Christophe Delrieu fustige lui la préparation de la défense par Haropa-Ports de Paris.

« En général, les ports fluviaux vont dans le sens de la protection, c’est rare que les juges annulent, souligne Maître Alexandre Faro, avocat au barreau de Paris. Ils ont surtout reconnu des irrégularités au niveau de l’étude d’impact. » Il se montre plutôt « serein », malgré le risque d’appel : « En appel, c’est au ministère de l’environnement de défendre le projet. »

Pour le président de l’association Rives de Seine nature environnement et conseiller municipal (FI) à Carrières-sous-Poissy, Anthony Effroy, la décision des magistrats « vient montrer que notre démarche était pour la défense de l’intérêt général ». Egalement opposant, Olivier Daeschner, président de l’Association pour la protection et la tranquillité de l’environnement des rives de Seine souligne « qu’il faut aller dans le sens du développement touristique » et maintenir une activité de plaisance.

La municipalité trielloise, elle, avait pris position en 2013. « Nous avions voté pour une réalisation d’un cahier des charges avec Ports de Paris, qui conditionnait l’avis favorable au projet », se souvient Frédéric Spangenberg (DVG), adjoint à l’environnement et au développement durable. Face au manque de garanties, la Ville devrait exprimer lors de son prochain conseil municipal un avis défavorable à la poursuite du projet.

Dans l’assemblée, la dizaine de personnes présente penche également pour une « inquiétude » du préfet vis-à-vis des autres projets pensés dans la zone (autoroute A104, pont d’Achères, requalification de la RD 190 et Ecopôle, Ndlr). «  Ce projet est un saucisson, s’agace un riverain. A chaque rondelle on découvre quelque chose. » Pour Guillaume Sebileau (DVD), conseiller municipal d’opposition à Verneuil-sur-Seine, le refus du port « montrent qu’ils (Ports de Paris) sont incapables de se projeter ».

L’édile carrièrois, Christophe Delrieu reste lui favorable à la réalisation du port industriel, mais regrette la gestion du recours part Ports de Paris : « Haropa sait très bien que toutes les activités qu’ils demandent dans leurs autorisations ne seront pas réalisées […] Ils demandent l’autorisation la plus large possible. Ils veulent être protégés juridiquement ». Et de poursuivre « J’invite les élus écologistes à y réfléchir. On parle de milliers de camions qui ne seraient pas sur les routes. Le chiffre serait d’environ 5 000 camions par an. »