Depuis 2010, la mairie de Mantes-la-Jolie gérait directement le marché du quartier du Val Fourré, l’un des plus importants d’Île-de-France, tandis que celui du centre-ville était géré par la société Mandon. Cette dernière vient d’emporter une procédure de Délégation de service public (DSP), le conseil municipal lui a donc confié, lundi 29 janvier, la gestion des deux marchés pour sept ans, à compter du 1er mars, une fois effectué le déménagement du marché du Val Fourré.
Le passage en régie du marché du Val Fourré succédait à 13 ans d’une délégation confiée à la société Lombard et Guérin. Aux dires des commerçants, la sécurité est revenue pendant cette gestion directe de la municipalité… mais deux enquêtes préliminaires, qui n’ont jamais abouti, ont été lancées pendant ces sept années, à cause de dénonciations et de soupçons de malversations ayant aussi donné lieu à de vifs débats entre élus.
« Le précédent délégataire nous avait laissé une situation qui ne convenait pas, aussi bien en termes de sécurité des biens et des personnes, qu’en termes de sécurité tout court, indique lundi 29 janvier le maire Raphaël Cognet (LR) du passage en régie en 2010. L’intérêt de regrouper les deux marchés, c’est que nous étions en meilleure position pour discuter avec un délégataire potentiel. »
La société Lombard et Guérin tenait la corde, mais lors des négociations finales, Mandon, l’autre leader du secteur en Île-de-France, l’a emporté pour les sept prochaines années. L’entreprise s’engage notamment à réaliser près de 320 000 euros HT de travaux de rénovation de la halle du marché couvert du centre-ville.
« Les placiers seront automatiquement repris par le délégataire s’ils acceptent », précise par ailleurs Raphaël Cognet des agents exerçant au marché du Val Fourré. « Je ne pense pas qu’il y aura de soucis », commente Thierry Silem, président du syndicat des commerçants non sédentaires des marchés des Yvelines. Lui souhaite surtout la création rapide d’une commission du marché du Val Fourré, inexistante jusque-là et présente au centre-ville. Interrogé, le maire s’y est engagé.
« La DSP, c’est le faux-nez de la sous-traitance », a regretté au conseil Marc Jammet, conseiller PCF d’opposition, aussi inquiet d’un déménagement « qui va faire chuter les commerces de la dalle » du Val Fourré. « Je ne suis pas sûr, au regard de ce qui a été dit en commission [des marchés publics], que j’aurais fait le même choix que vous », a noté de son côté Joël Mariojouls, opposant d’Ensemble pour une gauche citoyenne.
Val Fourré : le marché déménage mardi 13 février
Repoussé à plusieurs reprises depuis son annonce il y a un an par la mairie, le déménagement du marché du Val Fourré, qui compte jusqu’à 250 commerçants les meilleurs jours, sera finalement effectif pour mardi 13 février. Il se tiendra sur un nouvel emplacement de 15 000 m², réaménagé en 2017 pour plus d’un million d’euros, et situé face au collège André Chénier, le long de l’avenue du Général de Gaulle.
« Le changement nous arrange, c’est un aménagement qui sera très bien, notamment au niveau de l’électricité », indique du nouvel emplacement et de ses 37 bornes électriques Thierry Silem. Présent depuis 20 ans au marché du Val Fourré, le président du syndicat des commerçants non sédentaires des marchés des Yvelines se félicite aussi de l’amélioration de la sécurité incendie.
Les commerçants réintégreront-ils la dalle du centre Mantes 2 après sa rénovation, alors que ses commerçants sédentaires déplorent ce déménagement avant même quu les travaux ne commencent ? « Ce seront les commerçants [itinérants] qui nous diront, une fois le moment, s’ils veulent revenir sur la dalle », le nouveau maire Raphaël Cognet.
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