Quelques jours de travail en mairie pour les décrocheurs scolaires

Une initiative du collège Benjamin Franklin et de la commune permet à des élèves exclus temporairement de l’établissement d’intégrer un service municipal pour quelques jours.

Un dispositif innovant de réinsertion scolaire est mis en place par la municipalité épônoise et le collège Benjamin Franklin situé sur la commune. Une convention a été passée entre les deux, qui permet à des élèves exclus temporairement de l’établissement scolaire d’intégrer un service de la ville pendant plusieurs jours. L’objectif de la commune est de participer à la lutte contre le décrochage scolaire.

« On insère l’élève dans un service municipal de la ville, après que le collège ait vu si ça valait le coup et en accord avec l’élève et sa famille », décrit Ivica Jovic (LR), adjoint aux affaires scolaires et à la jeunesse. Ce passage du collégien dans les services peut durer « une semaine maximum, voire une ou deux journées », en fonction du temps d’exclusion.

Pour l’instant, ce dispositif n’a été mis en pratique qu’une seule fois. Un collégien a passé quelques jours en compagnie des policiers municipaux épônois au cours du premier trimestre de l’année scolaire. D’après l’élu, le choix du service que le jeune intègre dépend du degré de décrochage de l’enfant, de son comportement… « Là par exemple, le proviseur a conseillé la police municipale parce que l’élève avait besoin de structure », explique-t-il.

Pendant cette « mission pédagogique et éducative » au contact des services municipaux, le collégien a « des petites tâches à faire », « on fait des entretiens avec lui », détaille l’adjoint. Et de préciser l’essentiel : « On lui consacre du temps. » L’occasion aussi pour l’élève de découvrir le travail quotidien des agents de la commune, de la police municipale pour ce premier exemple.

« C’est un travail de remise en question de l’enfant, pour lui favoriser une meilleure réinsertion scolaire et essayer de lui réinculquer une vie citoyenne normale, de le responsabiliser, avance-t-il. On essaye de faire tout pour que le moins d’enfants possibles échappent à une certaine trame. Ce dispositif est un peu le dernier recours. »

Si un seul élève en a bénéficié à ce jour, l’adjoint aux affaires scolaires espère que l’expérience sera renouvelée : « On attend les demandes du collège et on est là pour les satisfaire au maximum. »

Cette mesure vient compléter les différentes actions associant collège et municipalité, comme l’aide aux devoirs, dont l’objectif global est la « lutte contre le décrochage scolaire ». Il espère aussi qu’après ces quelques jours au sein des services municipaux, « on va les toucher pour qu’ils viennent dans notre centre ado ».