Adoma : « Notre créneau, c’est plutôt les petits studios meublés »

Dans son édition du 14 février, La Gazette rapportait la situation compliquée de familles devant partir du foyer Adoma, leurs logements devenant studios. Son directeur territorial s'explique.

La résidence sociale magnanvilloise du bailleur public Adoma (ex-Sonacotra) ne comptera bientôt plus de logements familiaux, relatait l’édition du 14 février de La Gazette, qui évoquait également la détresse de certaines familles, prévenues de longue date mais n’ayant pas encore trouvé à se reloger, alors que le chantier allait débuter. Le directeur territorial des Yvelines du bailleur, Julien Ars, a souhaité expliquer ces choix.

« Cette opération, à l’origine, n’était pas une construction d’Adoma, on a repris un patrimoine en gestion », rapporte-t-il de la tranformation de cet ancien hôtel en résidence sociale, inaugurée en 2011. Pourtant, Adoma avait alors investi 4 millions d’euros afin d’y créer des logements T4… mais les objectifs ont changé : « Notre créneau, c’est plutôt les petits studios meublés, dans le but d’accueillir une population difficile, leur permettre de se stabiliser et de repartir de l’avant. »

Le séjour dans ces résidences a beau être théoriquement limité à deux ans, l’hébergement de familles ne permettrait pas une rotation suffisante des locataires. « La résidence sociale est un produit qui a une base transitoire, il y a une nécessité de turn-over pour accueillir les familles qui en ont besoin, explique Julien Ars. Dans les T4 que nous avions, il y avait des personnes que nous avions du mal à faire sortir. Je peux les comprendre, ça n’avait pas d’intérêt pour eux. »

Concernant les travaux, débutés alors que tous ne sont pas encore partis faute d’avoir trouvé un logement dans les temps, « il aurait peut-être fallu qu’on informe les résidents de ce projet de travaux très en amont, au moment de la conception des travaux » et non en janvier 2017, reconnaît le directeur territorial, qui poursuit : « On aurait pu faire mieux à cette époque, le constat étant fait, il faut aller de l’avant. » Adoma investit 400 000 euros dans ce chantier.

« L’objectif n’est absolument pas de faire sortir des personnes sans solution de relogement », assure Julien Ars. Aujourd’hui, seule la famille Aech, exilée de Syrie en 2014 et sujet du précédent article de La Gazette, est encore en attente. Sa situation pourrait cependant se débloquer prochainement : elle a décroché le 16 février un rendez-vous début mars, pour un logement du groupe SNI proche de son travail à Roissy. Le 22 février, Adoma, filiale de SNI, lui proposait par ailleurs de postuler pour l’un des trois logements… dont celui pour lequel elle avait donc déjà pris rendez-vous par elle-même.