Sociabiliser les patients, soulager les aidants

Depuis le mois de septembre, une halte-répit est mise en place chaque premier jeudi du mois à l’espace Paul-Curien. Des ateliers y sont organisés pour les malades et leurs proches.

« Vous voulez rester un petit peu ? » « Non, mais je ne serais pas loin, je vais faire des courses à Flins. » L’échange entre Isabelle Gligoric, psychomotricienne et cette retraitée s’est déroulé le 1er février dernier, au sein de l’espace Paul Curien. Ce jour-là, la retraitée dépose Jacques, son mari. Il participe à la halte-répit itinérante lancée par la fédération Association locale de développement sanitaire (ALDS), basée à Meulan-en-Yvelines.

Son objectif ? Permettre aux proches de malades atteints de maladies neurodégénératives (Alzheimer ou Parkinson par exemple, Ndlr) de pouvoir souffler un peu. Ils peuvent, s’ils le souhaitent, choisir de rester pendant la séance. Pendant deux heures, activité physique et exercices de mémoires sont au programme pour la dizaine de patients présente.

Une manière également pour la praticienne de « sociabiliser » les patients, en allant à leur rencontre et en leur faisant échanger avec d’autres. Car si l’ALDS dispose d’une équipe spécialisée pour la maladie d’Alzheimer, « les séances sont individuelles, d’une durée d’une heure et se font au domicile du patient », explique la psychomotricienne.

« Le deuxième jeudi de chaque mois, nous sommes à Vaux-sur-Seine, détaille Isabelle Gligoric. Mais nous intervenons aussi à Hardricourt, Gaillon-sur-Montcient, Meulan-en-Yvelines, Bouafle et Verneuil-sur-Seine de manière plus aléatoire. » Une manière de rester accessible pour un maximum de patients membres de l’ALDS. «  La cotisation est de cinq euros tous les trois mois », précise-t-elle.

Il est 14 h 30, la séance commence. Les patients s’assoient sur des chaises, en cercle. Le premier exercice sert à travailler les réflexes. Les participants doivent se lancer une trousse entre eux , mais en respectant certaines règles. « Avant de lancer, je veux que vous disiez votre prénom », demande Isabelle Gligoric, dans le but de leur faire travailler leur mémoire.

Dès les premiers lancers, les difficultés apparaissent pour certains, sous les encouragements de la psychomotricienne et des deux assistantes de soins en gérontologie présentes. « Le but n’est pas de mettre en échec, mais que tout le monde participe, souligne la praticienne. On est vraiment dans la valorisation. »

Au fur et à mesure que la séance avance, les règles se corsent. Désormais, il faut dire le nom de la personne à laquelle on lance la trousse. Les yeux se plissent tandis que les malades recherchent les noms prononcés cinq minutes plus tôt. Vient ensuite le temps des exercices physiques.

« J’ai de l’arthrose dans les mains, je ne peux pas faire plus », s’excuse presque Irène, face aux exercices où les doigts doivent se coller et se décoller. « Vous faites ce que vous pouvez, ne vous forcez pas », rassure Isabelle Gligoric. La deuxième partie de la halte-répit consistera en un petit baccalauréat. Répartis en trois équipes, chacune doit trouver le plus de mots correspondant au thème imposé. Aujourd’hui ce sera la montagne. «  Alors, vous en avez combien », demande, un brin moqueur Emilio, tandis Claude essaie de se souvenir « du nom des fleurs » qu’on peut trouver.

Tous se parlent et sympathisent. Et quand leurs proches reviennent les chercher, certains ne sont pas pressés de partir. «  La plupart sont maintenant des habitués », résume Isabelle Gligoric.