La direction avait fait circuler l’information sur le site dès son officialisation. Pourtant, à l’heure du changement d’équipe ce midi du mercredi 28 février, les quelques intérimaires croisés n’étaient pas encore au courant. D’ici quelques mois, 350 personnes en CDI et 50 autres en CDD seront embauchées au sein du site aubergenvillois. Si les syndicats sont satisfaits que la majorité de ces embauches concernent des intérimaires, ils estiment le nombre de concernés insuffisant au vu du nombre actuel d’intérimaires.
« L’usine va bien, commente le directeur de l’usine Jean-Luc Mabire, arrivé en juillet dernier de l’usine de Sandouville (Seine-Maritime) de la situation actuelle du site. En 2017, nous avons produit 187 000 voitures, soit une augmentation de plus de 15 % de l’activité. » Une hausse qui s’explique notamment par l’arrivée de la Micra en début 2017, mais également la forte demande concernant la voiture électrique Zoé.
En 2017, « plus de 30 000 voitures » électriques ont en effet été vendues en Europe, selon un article de Challenges publié le 2 février dernier. Parmi les premiers pays concernés, la Norvège, où « les véhicules zéro émission sont exempts de TVA et bénéficient de diverses mesures favorables comme la circulation sur les voies de bus », poursuit l’hebdomadaire économique.
Ce contexte économique favorable inspire « confiance en l’avenir » au directeur du site. « Pour la quatrième année consécutive, nous réalisons des embauches en CDI », poursuit-il. Cette nouvelle vague de recrutement vient s’ajouter aux 651 embauches en CDI réalisées au sein de l’usine depuis 2015. Elle concerne surtout les postes « d’agents de fabrication, de maintenance et du management », détaille Jean-Luc Mabire.
« Plus de 75 % » d’entre elles devraient concerner les « environ 2 000 » intérimaires déjà présents sur le site. « On va vers une baisse du nombre d’intérimaires sur le site, précise Jean-Luc Mabire. L’année dernière, Renault France a signé l’accord Cap 2020 avec les partenaires sociaux (les syndicats CFE, CFC-CFDT et FO, Ndlr). Le groupe s’engage à réduire de moitié les intérimaires sur les sites français. »
« Ca ne résout absolument rien », fustige pour sa part Ali Caya, délégué syndical et secrétaire de la CGT. « On est dans une usine où il y a autant de CDI que d’intérimaires », regrette-t-il. Et ajoute : « Seul un septième d’entre eux seront embauchés. C’est très bien pour eux, mais c’est 2 000 intérimaires en situation de précarité qui devraient l’être. » Le sentiment est partagé par une autre organisation syndicale du site.
Son homologue de Force ouvrière, Dominique Bertrand, évoque ainsi une « bonne nouvelle ». Il ajoute : « On espère que ça va continuer. (…) Il y a de très fortes chances que les 50 CDD puissent se transformer en CDI. »
Le syndicaliste souligne également l’existence de « l’école des savoirs », mise en place au sein de l’usine et qui permet aux intérimaires de s’entraîner avant de passer les tests d’embauche. « On ne les laisse pas sur le carreau, explique-t-il. Cela leur permet d’ouvrir des portes. »