Les associations d’aide aux migrants interpellent la préfecture

Réunis au sein du Réseau pour l’accueil des migrants en Yvelines, associations et collectifs s’inquiètent notamment de la future loi asile-immigration.

Les organisations yvelinoises d’aide aux migrants alertent préfet et parlementaires sur la future loi asile-immigration et les conditions d’accueil actuelles. Depuis janvier, plus d’une vingtaine d’entre elles sont réunies au sein du Réseau pour l’Accueil des migrants en Yvelines (Amy). Ce dernier a organisé une conférence de presse à Versailles le mercredi 7 mars pour évoquer ses combats, la lettre ouverte qu’il vient d’adresser aux parlementaires yvelinois, pendant qu’une délégation était reçue en préfecture.

« A plusieurs organisations (associations et collectifs, Ndlr) qui s’occupent de l’accueil des migrants, nous avons créé le Réseau Amy, raconte Philippe Domergue d’Action catholique des milieux indépendants (ACI), au milieu d’une trentaine d’autres membres d’organisations. Nous avons rédigé une charte qui signifie ce que nous sommes et nos deux objectifs : la réalisation d’actions concrètes pour l’accueil des migrants, et d’alerter sur les conditions actuelles d’accueil. »

Symboliquement, le Réseau Amy a décidé d’organiser sa conférence de presse devant la préfecture de Versailles, là où tous les lundis et jeudis matin, de longues files de migrants patientent des heures pour pouvoir réaliser leurs démarches administratives. « Les lundis et jeudis matin, on sert jusqu’à 150 petits-déjeuners à des gens qui font la queue des fois depuis la veille au soir », rapporte Philippe Domergue, même si plusieurs confirment une réduction des délais d’attente.

Pendant la conférence de presse, une délégation de trois membres du Réseau Amy était reçue en préfecture « pour évoquer différentes problématiques », indique Serge Tissot, du Collectif pour l’accueil des migrants à Achères (Cama). « Ils vont évoquer l’application des textes de lois dans les Yvelines, notamment la circulaire Collomb (qui demande le recensement des migrants en hébergement d’urgence, Ndlr), qui n’est pas forcément appliquée de la même manière d’une préfecture à l’autre », assure-t-il.

A l’issue de la réception de la délégation en préfecture, Serge Tissot confie une certaine satisfaction du Réseau Amy de cette entrevue. « On est assez satisfait des réponses, en étant extrêmement vigilant évidemment dans l’attente de l’application de la nouvelle loi, témoigne ce dernier, d’après ses échanges avec la délégation. Un certain nombre de cas particuliers locaux ont été traités [et] il est convenu de se revoir régulièrement. »

Ce mercredi 7 mars a également été l’occasion pour le Réseau Amy d’évoquer la lettre ouverte qu’il est en train de faire parvenir aux parlementaires yvelinois, dans laquelle ces derniers sont appelés à voter contre le projet de loi asile-immigration. « On pense qu’il est inutile car la dernière loi de 2015 n’est même pas encore totalement appliquée, juge Anne Laforgue, militante à la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et membre du Cama. Elle est dangereuse car elle comprend des dispositions contraires aux libertés. »