« Hello, I am the minister of the health, would you like me to give you vaccination ? » La question est posée par Agnès Buzyn, en personne. Dans un anglais fluide, et sous le crépitement des appareils photos, la ministre de la santé, ancienne médecin, s’adresse à une patiente originaire d’Asie et lui propose un vaccin contre l’hépatite B.
Dans le cadre de la semaine de la vaccination, la ministre s’est rendue à Chanteloup-les-Vignes pour visiter le bâtiment accueillant le centre de Protection maternelle et infantile (PMI) et le centre de vaccination, en bordure du quartier de la Noé. Le corps médical y constate un fort regain de l’attrait pour les vaccins, depuis que 11 d’entre eux sont obligatoires et la polémique qui a entouré cette décision.
La ministre a commencé par découvrir le centre de protection maternelle et infantile : un mercredi par mois, des vaccinations en faveur des plus précaires sont effectuées gratuitement, grâce à un partenariat avec l’hôpital de Meulan-Les Mureaux. C’est ce dispositif qui a incité la ministre à se déplacer à Chanteloup-les-Vignes pour la semaine dédiée à la vaccination.
Elle n’a pas oublié de se réjouir de l’attrait des vaccins pour les Chantelouvais. Dans le centre de vaccination, le docteur Benoît Coudert, son responsable, confirme l’augmentation des vaccinations depuis la mise en application de la dernière loi obligeant à 11 vaccins, qu’il estime « de 20 à 30 % ». Contrairement aux cabinets médicaux privés, la patientèle principale de l’institution chantelouvaise publique est composée de « gens vulnérables et précaires », explique-t-il.
Depuis le 1er janvier, la loi oblige tous les parents des nouveaux-nés à les vacciner contre onze maladies contagieuses (contre trois auparavant, Ndlr), son vote avait déclenché la fureur des opposants à la vaccination et une polémique nationale. « Cette loi a accéléré l’intérêt des parents pour la vaccination. On a noté une augmentation des vaccins dans ce centre », se félicite la maire Catherine Arenou (DVD).
« Il faut que tous les Français connaissent les risques et les bonnes pratiques. Pour beaucoup de personnes, le vaccin est un oubli. Le rendre obligatoire les incite à aller se faire vacciner. Ce site est particulièrement impliqué dans la prévention, analyse celle qui était aussi médecin généraliste libérale jusqu’à sa retraite en 2015. Ici, à Chanteloup, la population est demandeuse de vaccins, car il y a beaucoup de familles qui viennent de pays où le vaccin n’existe pas. »
Le docteur Benoît Coudert doit souvent s’employer entre le français et l’anglais pour se faire comprendre par des patients, majoritairement Chantelouvais et souvent d’origine étrangère. Il existe dans les Yvelines 13 centres de vaccinations comme celui de Chanteloup-les-Vignes, pour cinq médecins. Lui prodigue des vaccins aux adultes et aux enfants à partir de deux ans. C’est « du 50/50 entre les adultes et les enfants », précise-t-il. L’année dernière, 3 100 personnes avaient été vaccinées dans le département, soit un coût estimé à 400 000 euros pour l’État.