Sécurité publique-privée : le maire a interrompu son expérimentation mais n’y renonce pas

Un agent de sécurité formé à la médiation veillait les soirs et les weeks-ends. Lancée en décembre, l’expérience a été interrompue début février. L’élu attend maintenant une validation claire de l’Etat.

A partir du 11 décembre, pour la première fois en Île-de-France, un agent de sécurité privé, également formé à la médiation, était chargé de veiller sur Magnanville les soirs et les weeks-ends. Lancé à titre expérimental, ce dispositif visant à compléter l’action diurne de deux Agents de surveillance de la voie publique (ASVP) tout juste recrutés a cependant créé la polémique. Deux syndicats de policiers municipaux sont en effet montés au créneau pour vivement protester.

Cet essai, validé en amont par le commissariat de Mantes-la-Jolie et par la préfecture des Yvelines, a été interrompu par le maire Michel Lebouc (DVG) début février. Confronté aux allégations par les syndicats, jurisprudence à l’appui, de l’illégalité du dispositif, il attend aujourd’hui une validation claire et nette de la préfecture des Yvelines avant de le relancer. Mais il continue de croire à son combat pour l’amélioration du cadre de vie et à son triptyque « prévention, médiation, sanction ».

« J’ai embauché deux ASVP pour faire de la prévention, de la médiation et de la surveillance en journée pendant la semaine, et j’avais prévu de faire de la médiation la nuit et le week-end avec une entreprise privée (d’agents de sécurité, Conexia, Ndlr), rappelle l’édile magnanvillois. Je n’aurais pas, quoi qu’il en soit, embauché des policiers municipaux et ce n’est pas le même objectif : je fais confiance à la police d’Etat. »

Il estime que les deux mois d’expérimentation ont validé sa position : « Les Magnanvillois, dans leur très grande majorité, étaient très contents de ce dispositif. » S’il l’a stoppé, c’est uniquement pour « avoir des élements de l’Etat » quant à sa légalité. Il a déjà écrit au sous-préfet mais en juge la réponse écrite « ambigüe ». Alors, il compte désormais s’adresser au ministre de l’Intérieur et au premier ministre pour les interpeller sur le sujet.

« On nous demande de baisser nos coûts de fonctionnement, on nous donne de moins en moins d’argent, on nous demande de faire dans l’innovation, fait-il remarquer. C’est une proposition innovante, je fais public-privé, et pour l’instant, l’Etat ne me dit pas clairement que j’ai le droit. » Enfin, si l’élu « comprend la démarche des syndicats de policiers municipaux qui défendent leur boulot », il estime que leur critique d’illégalité « n’a rien à voir avec ce que je fais à Magnanville ».

Comment faire cesser les incivilités aux abords du groupe scolaire ?

Mercredi 25 avril, un nouvel acte de vandalisme touchait les abords de l’école et de la maternelle des Marronniers, avec la mise au sol du « crayon » installé en août 2017, qui invitait les automobilistes à ralentir (voir la précédente édition, Ndlr). Déjà, à la fin de l’année dernière, des vandales avaient arraché du sol le personnage « Zoé », lui aussi destiner à calmer les plus agressifs des conducteurs.

Selon lui, « souvent, ce sont de jeunes ados de 13 ou 14 ans qui dégradent les locaux publics » poursuit-il des fauteurs de trouble. « J’avais eu le problème d’un véhicule de pompiers caillassé devant le collège, continue-t-il d’un autre exemple récent d’incivisme. Il y a eu une plainte déposée, car tout le monde n’a pas souhaité rembourser les dégâts. » Le prochain numéro du magazine municipal sera d’ailleurs consacré aux incivilités, annonce-t-il.