SNCF : dans le Mantois, « plus de 60 % ont déjà posé un jour de grève »

Le mouvement social des cheminots ne semble pas faiblir pour l’instant en vallée de Seine, et même se durcir. Les associations d’usagers exigent le remboursement des abonnements.

Au dépôt SNCF de Mantes-la-Jolie, le mouvement social ne donne pas de signe de faiblesse selon un représentant syndical des cheminots grévistes. Eric Bezou, délégué Sud-rail et porte-parole des grévistes de Mantes-la-Jolie, estime que « ça a l’air de prendre vraiment » parmi les plusieurs centaines d’agents de la SNCF travaillant dans le Mantois.

Il avance ainsi « 60 % qui ont déjà posé un jour de grève », et des pics « à 70 % » de la part des conducteurs, « les plus mobilisés ». Les grévistes se retrouvent en assemblée générale au dépôt mantais chaque jour d’arrêt du travail. Il met en avant la sécurité des voyageurs pour défendre le statut de la profession, pointe « un véritable mal-être » des cheminots des lignes au départ de Saint-Lazare, et pointe les difficultés de la SNCF à recruter des conducteurs de trains.

Eric Bezou, délégué Sud-rail et porte-parole des grévistes de Mantes-la-Jolie, estime que
« ça a l’air de prendre vraiment » parmi les plusieurs centaines d’agents de la SNCF travaillant dans le Mantois.

« Quasiment la moitié de mon salaire », répond également Eric Bezou lorsque La Gazette demande l’incidence du mouvement social sur son revenu professionnel. En avril, beaucoup ont pu demander le versement de leur intéressement, mais rien ne viendra compenser la perte de salaire des dix jours de grève de mai : « C’est se priver de vacances, de projets d’achats… »

Les associations d’usagers veulent un remboursement intégral

Jeudi 17 mai au soir, une trentaine de responsables d’associations d’usagers des transports en commun franciliens ont demandé le remboursement intégral de l’abonnement au passe navigo mensuel à Valérie Pécresse, présidente du conseil régional d’Île-de-France et d’Île-de-France mobilités. Celle-ci se serait dite « plutôt favorable » au remboursement de 50 % proposé par la SNCF, compte tenu du financement par l’employeur à 50 % du passe Navigo, selon Louis Gomez, président du Comité des usagers des transports de l’Ouest francilien.

« Ce qui est vrai mais nettement inférieur aux dépenses et aux conséquences financières réelles subies par les usagers », poursuit-il, pas vraiment satisfait par l’explication, dans une publication sur Facebook. « Ce serait souhaitable qu’il y ait une indemnisation [totale] des usagers », le soutient Pierre-Yves Dumoulin (LR), vice-président aux transports de la communauté urbaine. C’est aussi le cas de Raphaël Cognet (LR), qui prône « un dédommagement important pendant les grèves mais aussi en temps normal car nos lignes sont parmi les moins fiables d’Île-de-France ».

La SNCF communique suite aux sabotages

Trois fois la semaine dernière, les trains n’ont pu circuler en vallée de Seine suite à des actes de vandalisme. La SNCF a porté plainte contre X suite à chaque dégradations. Elle s’émeut de « ces agissements illégaux », c’est aussi le cas des associations d’usagers, à l’instar du Comité des usagers des transports de l’Ouest francilien qui souhaite que les auteurs soient « condamnés sévèrement ». Les policiers soupçonnent en effet des cheminots d’en être à l’origine (voir article p. 10, Ndlr).

« L’entreprise déplore ces actes de malveillance intolérables et d’une importante gravité d’un point de vue de la sécurité, qui entraînent de plus des perturbations supplémentaires pour nos clients », s’émouvait ainsi mardi la direction de la SNCF du vandalisme au dépôt de Mantes-la-Jolie. Le lendemain mercredi, bis repetitia, cette fois-ci sur les rails du RER A : « SNCF salue la vigilance des agents qui ont constaté ces dégradations et condamne fermement ces actes de malveillance. »

Mise à jour, 1er juin 2018 : Dans une précédente version de cet article, il était indiqué qu’Eric Bezou était « délégué Sud-rail et porte-parole des grévistes de Mantes-la-Jolie », et non un cheminot gréviste non syndiqué qui « parle au nom des grévistes de Mantes ». La rédaction présente ses excuses pour cette erreur auprès du principal intéressé comme de ses lecteurs.