Leurs villes sont distantes de plus de 10 000 kilomètres, mais le maire de Saint-Paul de La Réunion, Joseph Sinimalé, y a trouvé des similitudes : le travail autour de l’économie sociale, solidaire et circulaire. Egalement président de la communauté d’agglomération Territoire Ouest de La Réunion (220 000 habitants, ndlr), Joseph Sinimalé s’est rendu à Chanteloup-les-Vignes ce mercredi 16 mai pour y découvrir le relais Val de Seine et s’en inspirer pour valoriser les déchets et l’insertion sur son territoire.
« Chez nous on jette trop, constate l’édile réunionnais. Une fois j’ai organisé un vide-cour dans un quartier, on a récupéré deux télévisions qu’on a remises en marche et revendues pour 25 euros. » Son territoire comporte également les stations balnéaires les plus importantes de l’île : « Le vendredi soir, toute La Réunion est chez nous. Et le lendemain on retrouve les déchets », détaille-t-il. Si la quantité n’est pas connue, ces déchets sont collectés et amenés en déchetterie ou incinérés. « Peu sont revalorisés », regrette l’élu.
Alors, il a voulu lors d’un déplacement de trois jours en métropole se rendre dans une commune « qui a des idées ». L’implantation du relais Val de Seine, entreprise d’insertion, dans la zone industrielle chantelouvaise l’a particulièrement intéressée. « Ces entreprises ont un double rôle, exprime à son homologue la maire chantelouvaise DVD Catherine Arenou de sa vision. D’une part, elles permettent l’insertion, d’autre part elles répondent à comment lutter contre cette masse de déchets. »
Au sein de l’entrepôt de 400 m² qui emploie une centaine de personnes, Joseph Sinimalé est enthousiaste : « C’est une école de la vie et une action qui a de l’avenir. » Avant d’évoquer « une association » de l’île qui récupère et revend « à petite échelle » des vêtements à destination de l’Inde et de la Chine.
« Pour devenir une entreprise d’insertion, il faut faire passer entre 1 500 et 2 000 tonnes par an pour être rentable », lui détaille Jean-François Luthun, responsable du relais Val de Seine. Et alors que Joseph Sinimalé aborde la question d’un éventuel soutien d’une grosse structure pour développer le concept à La Réunion, il ne s’y montre pas opposé mais précise : « Je ne connais pas la situation à La Réunion, le rapport à la consommation. Il faudrait y réaliser des études avant d’envisager l’engagement d’une structure plus importante. »