La station d’épuration rénovée pour ne plus polluer

La station d’épuration va voir augmenter sa capacité de traitement des eaux usées, une amélioration de ses réseaux et la création d’une unité de production de biogaz de 5 000 m².

La station d’épuration muriautine, l’une des plus grandes du département, commençait à accuser le poids des années. Rénovée pour la dernière fois en 1988, elle peut traiter les eaux usées de 23 communes, soit 100 000 équivalents-habitants. Sa capacité va être portée à 120 500 équivalents-habitants d’ici 2020, soit 20 000 m3
d’eaux usées par jour, dans le cadre de travaux d’extension débutés depuis mai 2017. Ce chantier nommé « projet station » comprend aussi la création d’une unité de méthanisation (voir encadré).

En parallèle de l’extension, annoncée mercredi 23 mai, la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise (GPSEO), propriétaire de la station d’épuration, et son exploitant Suez, se donnent deux ans pour mettre en conformité la station par rapport à la nouvelle législation, qui oblige à réduire la quantité d’eaux usées rejetées dans la Seine. « Vos réseaux, vous les construisez à un instant T, et puis la démographie, etc., fait qu’on se retrouve limité en terme de capacité de transport des eaux usées », explique ce jour-là Olivier Theil, technicien en charge de ce « projet réseau » chez GPSEO.

Au moment des fortes pluies du début d’année, provoquant les crues de la Seine, la station d’épuration n’a ainsi pu traiter l’ensemble des eaux usées : « On se retrouve malheureusement à déverser en Seine une quantité d’eaux usées non traitées », poursuit le technicien. Ces chantiers évalués à huit millions d’euros consisteront à créer ou rénover des bassins de rétention et de stockage, augmenter les capacités de pompage et le diamètre de certaines canalisations.

En 2015 puis en 2017, plusieurs textes de loi plus stricts concernant le transport, la collecte et le traitement des rejets en Seine sont entrés en vigueur. Depuis, la station d’épuration jouxtant la ferme de la Haye « ne respecte pas sur ce point [ses] obligations réglementaires », reconnaît le fonctionnaire de la communauté urbaine. Ce qui n’est pas sans conséquences : « En 2017, on a eu des impositions plus importantes que précédemment. »

Pour améliorer la qualité de l’assainissement des eaux usées dans les 73 communes de GPSEO, « 150 millions d’euros vont être investis sur les cinq prochaines années par la communauté urbaine, assure Jean-Luc Santini, vice-président de GPSEO délégué à la politique de l’eau et à l’assainissement. Une grande partie de ces 150 millions est consacrée à la mise en conformité des rejets en Seine. »

Méthanisation : du biogaz issu des eaux usées à partir de 2020

La station d’épuration des Mureaux, dans le cadre de l’extension évoquée ci-dessus, verra la construction d’une unité de méthanisation de 5 000 m². L’objectif est de transformer en méthane les boues primaires et biologiques issues du traitement des eaux usées, ainsi que les graisses collectées en station, grâce à l’action de bactéries dans un digesteur de 3 000 m³.

Le biogaz ainsi obtenu est ensuite injecté dans le réseau de gaz de ville géré par GRDF. Il représentera une production énergétique de 4 GWh par an, soit la consommation de chauffage de 1 200 foyers « basse consommation ». « On se fixe comme objectif d’atteindre 30 % de gaz vert d’ici 2030, et 100 % en 2050 », avance d’ailleurs Michel Piazza, directeur territorial Île-de-France Ouest chez GRDF.

Jeudi dernier, les élus la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise (GPSEO) ont voté la signature d’un contrat de 15 ans avec GRDF. Si les cours n’évoluent pas, le biogaz produit devrait rapporter au moins 500 000 euros par an sur cette période. La construction de cette unité coûte 22,6 millions d’euros HT, financés pour près de 13 millions d’euros par GPSEO, 7,8 millions d’euros par l’Agence de l’eau, et 1,8 millions d’euros par la Région Île-de-France.