Les habitants veulent freiner les chauffards

Lundi 11 juin, plusieurs riverains ont exprimé, lors d’une réunion publique, leur colère vis-à-vis des automobilistes trop rapides. La municipalité a exposé ses difficultés, sans forcément convaincre.

« L’entrée de Septeuil, c’est un grand prix de Formule 1 ! Il n’y a rien pour ralentir les automobilistes », s’emporte un habitant de la rue de Mantes. Cette dernière est la principale voie de ce village de
2 500 âmes situé à mi-chemin entre Mantes-la-Jolie et Houdan. La rue de Mantes, en fait la RD11, cristallise bon nombre des plaintes de la petite vingtaine de Septeuillais venus en ce lundi 11 juin à la réunion annuelle sur la circulation au sein du village, organisée à la mairie. Les habitants présents n’ont pas semblé être convaincus par les explications des élus.

Face à eux, le maire Dominique Rivière (SE) et son fils, adjoint à la sécurité, Julien Rivière, reçoivent les doléances et présentent leur plan d’action aux riverains. Les deux élus font face à l’exaspération des participants à la réunion, excédés par la vitesse à laquelle les automobilistes franchissent le village. « Je suis vraiment très surpris que sur cette grande ligne droite, il n’y ait rien qui soit fait, poursuit le même habitant de la rue de Mantes. Quand je suis arrivé il y a un an, je me suis réveillé en sursaut la première nuit à cause du passage à toute vitesse d’un camion. »

Parmi les solutions mises en place pour réduire la vitesse des automobilistes figure cinq radars pédagogiques, qui informe les automobilistes de leur vitesse en temps réel. Un sixième est utilisé de manière mobile. La mairie le déplace d’une entrée du village à l’autre. « Le but du radar pédagogique, c’est d’avoir des statistiques et d’aller voir les gendarmes pour leur dire d’aller là où c’est le plus dangereux, pour qu’ils intensifient leurs contrôles», explique Julien Rivière.

L’un des cinq radars pédagogiques de la commune est située à l’entrée de la rue de Houdan. Il symbolise la colère de la vingtaine d’habitants venus à la réunion annuelle sur la circulation au cœur du village.

« Le radar pédagogique, c’est surtout bien pour celui qui le construit , rétorque une autre riveraine de la rue de Mantes. S’il n’y a pas de sanctions, ça ne sert à rien ! ». Souvent, les gendarmes effectuent des contrôles pendant « une heure et demie », explique Dominique Rivière. Il indique avoir également tenté de faire passer un arrêté municipal interdisant la traversée de la ville par les poids lourds. « Le Département a dit que je pouvais le faire, mon arrêté, mais qu’il n’avait aucune valeur », déplore-t-il.

« Et pourquoi pas mettre des ralentisseurs ?», demande une femme au premier rang de la salle municipale. « Impossible, lui répond Julien Rivière. Ils sont interdits sur toute pente supérieure à 20 %, ce qui est le cas dans toutes les routes dangereuses du village ». Une autre suggère « des grosses jardinières ». Là encore, la réponse est négative. La décision revient au conseil départemental qui prendrait « au moins un an pour faire une étude administrative », répond le maire, un brin dépité. « C’est des solutions ponctuelles tout ce que vous nous proposez ! », peste un Septeuillais en colère.

Ultime solution proposée par la municipalité : un radar fixe. « On était à deux doigts d’en avoir un avec l’ancien sous-préfet de Mantes qui était d’accord, mais il a récemment changé, et on repart de zéro avec le nouveau », regrette Dominique Rivière, qui n’a pas encore rencontré son successeur Gérard Derouin. « La solution serait un peu de conscience civique », conclut Marie-Jo, une habitante de la rue Poltain depuis 20 ans.