Les hauts-parleurs de la gare SNCF leur cassent les oreilles

Depuis trois ans, douze familles riveraines de la gare s’échinent à demander la baisse du volume et du nombre d’annonces de la SNCF, sans vraiment de succès jusqu’à présent.

« Comme par hasard, aujourd’hui il n’y a aucune annonce ! » Arlette Bourguet, qui habite à quelques mètres des quais de la gare SNCF de Villennes-sur-Seine, préfère manifestement en sourire, mais la colère est palpable. Samedi 16 juin, avec d’autres riverains et une bonne partie des élus du conseil municipal, elle a souhaité manifester son dépit sur les quais de cette gare, avec qui la cohabitation est devenue extrêmement difficile.

En cause : les annonces automatiques de la SNCF, jugées trop nombreuses et trop fortes sur les quais de cette gare située au coeur de la ville, à quelques mètres des habitations dont les habitants craquent. « On demande que ce soit normalisé, et que quand il n’y a personne, ça s’arrête », explique Arlette Bourguet des demandes des douze familles engagées dans des démarches administratives et judiciaires. Elle juge par ailleurs excessive la présence d’une cinquantaine de hauts-parleurs.

La liste de leurs appels au secours donne le vertige : dizaines de courriers envoyés à la mairie comme à la SNCF, au défenseur des droits, au préfet ou à la presse, rencontres de conciliations, plaintes en justice. « Tout le monde se désintéresse de notre problème depuis trois ans, souffle la mère de famille. Dieu merci, maintenant, on a des maires adjoints qui nous aident, pour l’instant, on était dans une solitude extraordinaire. »

Dans un courrier tout juste envoyé à la mairie, la direction du Transilien propose une rencontre à l’hôtel de ville avec les riverains « pour faire un point complet sur la situation ».

Présent sur place, chargé des relations avec la SNCF, l’adjoint Jean-Pierre Laigneau a un échange plutôt vif avec cette riveraine portant le dossier à bout de bras. « On a fait des actions, tout de même, je suis intervenu plusieurs fois auprès de la direction de la SNCF », se défend-il, montrant ses échanges de courriels avec la SNCF pour prouver ses dires. L’entreprise ferroviaire lui assure avoir « allégé » le nombre d’annonces, et « ajusté » leur niveau sonore.

Ce n’est clairement pas l’impression des Villennois venus soutenir le collectif de riverains. « J’entends clairement ce qui est dit à 250 m de la gare, je comprends que ceux qui soient tout près le vivent mal », assure ainsi Olivier. « En tant qu’usagers, ce son nous pollue aussi, quand vous prenez le train à 6 h 30 du matin et que les hauts-parleurs vous hurlent dessus… »,
complète Laurence, une usagère villennoise.

« Mille cinq cents personnes prennent le train chaque jour en gare de Villennes, nous avons des impératifs réglementaires et contractuels (avec Île-de-France mobilités, Ndlr) d’information des voyageurs, notamment à des fins de sécurité, précise la direction de la ligne J du Transilien, jointe par La Gazette. Les attentes en termes d’information des voyageurs sont prioritaires pour l’entreprise SNCF, et particulièrement pour Transilien. »

Elle invoque également un nombre d’annonce « multiplié par deux » ces derniers mois à cause des intempéries et des grèves :
« Ces circonstances exceptionnelles devraient décroître ces prochains mois. » Dans un courrier tout juste envoyé à la mairie de Villennes-sur-Seine, la direction du Transilien propose par ailleurs une rencontre à l’hôtel de ville avec les riverains « pour faire un point complet sur la situation ».