Fusion Yvelines – Hauts-de-Seine : l’Etat ne dit rien, ils continuent

Les présidents des deux Départements espèrent avancer suffisamment le processus d’unification de leurs collectivités pour qu’il ne soit ensuite plus possible de les séparer.

« Elle est si avancée que nous sommes quasiment dans une situation irréversible. » Patrick Devedjian (LR), président du conseil départemental des Hauts-de-Seine, ne cachait pas sa satisfaction jeudi, lors d’une conférence de presse aux côtés de Pierre Bédier (LR), son homologue des Yvelines. Tous deux veulent à court terme unifier « 45 % » des activités des deux Départements, et tablent sur le silence du gouvernement jusqu’à présent pour persister, malgré la menace que fait peser une Métropole du Grand Paris qui sera peut-être restreinte à la petite couronne.

« Nous commémorons, d’une certaine manière, ce que nous avons fait il y a maintenant deux ans. Nous voulons montrer que notre détermination à cette fusion n’a pas faibli, qu’elle est si avancée que nous sommes quasiment dans une situation irréversible », explique Patrick Devedjian à l’assemblée de journalistes, réunie dans le nouveau siège altoséquanais de son Département, qui surplombe la Défense.

« Comme une omelette, même si on n’a pas encore mis le mélange sur la poële, on ne peut récupérer ses oeufs », donne-t-il en exemple d’un processus dont « on ne pourra revenir en arrière ». Depuis un vote des assemblées yvelinoise et altoséquanaise il y a un an, actant la fusion à venir, l’Etat est resté coi : « Ca semble perdu dans les sables », sourit l’altoséquanais à l’évocation du gouvernement (qui devra valider ou non la fusion, Ndlr).

« Notre fusion se fait chaque jour un peu plus, et à la fin, elle existera, reconnue ou pas reconnue, avance encore Patrick Devedjian. L’Etat devra bien répondre à un moment ou à un autre, pour le moment, on est plutôt dans le qui ne dit mot consent… je crois que l’Etat veut régler d’abord le problème de la Métropole, mais je crois aussi que notre fusion va devenir incontournable. »

L’une des premières opérations de la fusion a consisté en la fusion de quatre Sociétés d’économie mixte (SEM) des deux Départements pour constituer l’aménageur public Citallios, présidé par le président du conseil départemental des Yvelines Pierre Bédier. « Citallios est devenu un acteur très important, le seul qui soit au profit et animé par les collectivités locales », se félicite-t-il en le comparant aux aménageurs publics d’Etat.

Côté conseils départementaux, à ce jour, 40 millions d’euros du budget des deux collectivités sont mutualisés. Le président du Département des Yvelines a annoncé « quatre millions d’euros » d’économies annuelles, à travers les services voirie et archéologie préventive (sur un budget total des deux conseils départementaux d’environ trois milliards d’euros, Ndlr) : « Nous sommes des faiseurs plus que des causeurs. »

Les prochaines étapes ? L’unification de la commande publique, puis des regroupements au niveau des collèges avec un « passe » unique aux collégiens. Mais aussi de la politique d’insertion : « Les Yvelines était très en avance », indique Patrick Devedjian, précisant que les Hauts-de-Seine ont adhéré à l’agence publique d’insertion yvelinoise, Activity. De manière similaire, son Département est désormais membre du Campus de l’innovation, situé aux Mureaux.