Survols : la Ville met les gaz pour obtenir la descente douce

Le dernier conseil municipal a voté à l’unanimité un vœu pour contraindre les avions à réduire leur vitesse au dessus de la commune, un souhait émis depuis plusieurs années par le milieu associatif.

« S’il y a bien une mesure qui ne coûte rien et qui rapporte gros, c’est la descente douce ! » Jeudi 7 juin, lors de l’assemblée générale annuelle du Collectif inter-associatif du refus des nuisances aériennes (Cirena), son président, Michel Dumas, ne cache pas sa volonté de voir cette technique généralisée dans les aéroports de Paris le plus vite possible. Les élus de Conflans-Sainte-Honorine le demandent également dans le cadre d’un vœu voté au dernier conseil municipal, en forme de contribution aux Assises nationales du transport aérien actuellement en cours.

La mesure est également validée par Aéroports de Paris (ADP), et le dossier est entre les mains de la Direction des Services de navigation aérienne (DSNA). Créé en 2004, le Cirena regroupe une quinzaine d’associations, soit environ 400 personnes vivant dans les villes situées sous le couloir aérien du Nord-Ouest de Paris, comme Conflans-Sainte-Honorine, Achères, Andrésy ou encore Triel-sur-Seine. Ils militent, entre autres, pour une généralisation de la « descente douce » dans les aéroports de Roissy – Charles de Gaulle et du Bourget.

Sur son site internet, le ministère de l’écologie définit pour les avions cette approche, aussi appelée « opération de descente continue », comme « une technique qui permet aux pilotes de conduire leur vol à l’arrivée en évitant les phases de vol en palier et en réduisant, de ce fait, la sollicitations des moteurs ». Elle permet ainsi « de réduire de façon significative le bruit perçu à basse altitude, ainsi que la consommation de carburant et les émissions gazeuses des aéronefs ».

Une petite dizaine de membres du Cirena étaient présents à son assemblée générale, dont Alain, un Achérois de 72 ans, dépité : « Le plus pénalisant, c’est l’aéroport du Bourget. Ca commence dès 5 h 30
le matin… Parfois, il y a peu d’avions, et d’autres fois, il peut y avoir une centaine d’avions par jour, je dirais. ». Depuis le 16 septembre 2016, la descente douce est adoptée au sein de l’aéroport
Roissy – Charles de Gaulle, mais uniquement de 0 h 30 à 5 h du matin.

« Ca fait une petite nuit », plaisante amèrement Laurent Brosse (DVD), le maire de Conflans-Sainte-Honorine, lors d’une conférence de presse sur le sujet jeudi 5 juillet. A l’instar du Cirena, il demande l’extension de cette mesure à l’ensemble de la journée. Un vœu en ce sens a été voté à l’unanimité lors du conseil municipal du 28 mai dernier, et envoyé à la ministre des transports, ainsi qu’à la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) et à ADP.

« En moyenne, ce sont 214 avions par jour qui passent au dessus de Conflans à 59 décibels (dBA), regrette l’édile. A 60, c’est beaucoup, et dix avions par jour passent à 65 dBA. » Le vœu demandant l’application permanente de la descente douce sera par ailleurs déposé en tant que contribution aux Assises nationales du transport aérien, organisées par le gouvernement depuis mars jusqu’à septembre.

Contacté par téléphone, ADP affirme « être favorable à l’instauration de cette mesure toute la journée », mais précise que « la décision revient à la Direction des services de navigation aérienne (DSNA) qui va bientôt exposer un dossier sur le sujet ». Le maire de Conflans-Sainte-Honorine espère que les Assises nationales du transport aérien aboutiront, entre autres, à l’application systématique de la descente douce.