L’école élémentaire Henri Dunant a connu des débuts d’année scolaire plus paisibles. Il est 8 h 30 en ce mardi 4 septembre, lendemain de rentrée des classes, lorsque des parents d’élèves s’invitent dans le bureau de la directrice. Depuis plusieurs mois, ils déplorent le sureffectif des classes de leurs enfants et en réclament l’ouverture d’une supplémentaire. Flegmatique quant à l’incident, l’académie de Versailles dément tout lien entre la mobilisation des parents et l’arrivée d’un nouveau professeur des écoles jeudi matin.
« En entrant dans le bureau de la directrice, nous lui avons dit qu’on ne la laisserait pas sortir tant que nous n’aurions pas les réponses attendues », relate mardi, peu après les faits, l’une des mamans alors présentes (qui a souhaité conserver l’anonymat, Ndlr). La veille, jour de la rentrée, de nombreux parents avaient déjà manifesté leur mécontentement en bloquant temporairement l’entrée des classes aux enfants de l’école à l’exception des CP.
Ces parents jugeaient trop faible l’encadrement des élèves de l’école conflanaise, estimé à 375, alors que le seuil autorisé des effectifs est de 351, et que l’établissement doit aussi accueillir 15 élèves en situation de handicap. Lundi 3 septembre, un inspecteur de l’éducation nationale était donc venu faire le pointage des élèves en présence du maire. Le blocage avait pris fin aux alentours de 10 h 30, sans que des précisions ne soient apportées selon les parents contestataires.
« Face à l’absence de réaction de tout le monde, on a décidé d’agir », estime l’une des mères de familles ayant décidé de durcir la mobilisation. « Nous avons investi son bureau à trois, quatre parents, et avons contacté l’inspection pour l’informer de notre mouvement, détaille-t-elle. Il n’y a eu ni signe de résistance de la part de la directrice, ni violence de la nôtre. » La directrice a pu boire, manger et même partager le café avec ceux qui la retenaient, précise la parent d’élève.
Après plusieurs appels pour s’assurer de l’absence de danger, l’inspecteur est finalement arrivé sur les lieux vers 13 h 30, marquant la fin de la retenue de la directrice. « Il nous a d’abord informé que notre action était grave, puis il a fait part de la réponse officielle de l’académie à la directrice, rapporte la mère de famille jointe par La Gazette. Un nouvel enseignant arrivera dans l’école le jeudi qui suivra, nous tenons à remercier l’inspecteur pour sa réactivité. »
Moins de 48 h après, la classe promise a ouvert ses portes grâce à l’arrivée d’un nouvel enseignant. « On n’a pas la prétention de dire que notre mouvement a changé quelque chose, nuance cette parent d’élève recontactée en fin de semaine. Mais on avait besoin de faire passer le message de notre mécontentement. » Vendredi, l’inspecteur académique, présent à Poissy pour la visite du ministre de l’Education nationale (à lire p.7), refuse d’évoquer la retenue de la directrice d’école.
« Ce ne sont pas les différents mouvements de ces parents qui ont engendré l’arrivée d’une classe supplémentaire, explique cependant Serge Clément, l’inspecteur d’académie des Yvelines. Quand on fait une carte scolaire, on effectue des prévisions d’effectif […]. L’académie suivait depuis longtemps la situation de l’école Henri Dunant, et il nous a fallu travailler jusqu’au dernier moment, jour de la rentrée inclus. »
Vallée de Seine : plus d’ouvertures que de fermetures de classes
Au-delà de la situation de l’école conflanaise Henri Dunant, qui gagne donc finalement une classe, les établissements Pierre Larousse à Buchelay, Victor Hugo à Poissy, l’école de la Justice à Rosny-sur-Seine, et celle de Mézy-sur-Seine vont tous accueillir une nouvelle classe pour leurs élèves. L’école des Coutures à Mantes-la-Ville, en revanche, voit se fermer sa quatrième classe de maternelle.
Les écoles Matisse et Mermoz à Mantes-la-Jolie voient le retrait d’un « moyen de dédoublement » dans leur établissement, au contraire de Pierre de Ronsard, à Poissy, qui bénéficie d’un enseignant de plus pour dédoubler une classe. Enfin, à Rosny-sur-Seine, une classe supplémentaire ouvre à l’école de la Justice, perd cependant un poste d’enseignant issu du dispositif « Plus de maîtres que de classes ».
« Ce poste en surnuméraire n’est pas un poste de confort, mais bien une nécessité, reconnue en son temps par les mêmes services de l’Education nationale qui le suppriment maintenant », s’insurge le maire de la commune, Pierre-Yves Dumoulin (LR). Selon lui, l’Education nationale n’a pas respecté les promesses de l’inspecteur d’académie quant au maintien de ce poste.
CREDIT PHOTO : LA GAZETTE EN YVELINES