A 80 ans, l’usine poursuit son compactage

Centre Maurice-Clerc, parking du personnel ou encore démolition du bâtiment B5, le groupe PSA poursuit sa stratégie de compactage au sein de l’usine pisciacaise.

Les 80 ans de l’usine devaient se célébrer en grande pompe. Ils se sont finalement déroulés en comité plus restreint, à cause de la confidentialité liée au nouveau modèle DS3 Crossback, ce dimanche 16 septembre. Les nouveaux locaux de l’Association sportive et culturelle PSA Peugeot-Citroën ont été inaugurés à cette occasion. Ils ont été ramenés au sein de l’usine suite à la vente du centre sportif et culturel Maurice Clerc à un promoteur immobilier en 2017. Une rue rendant hommage à Henri-Théodore Pigozzi, a également été inaugurée (voir encadré).

Cette stratégie s’inscrit dans la logique du compactage, prônée par le constructeur automobile, et qui intéresse les collectivités locales. Dès son arrivée en 2014 à la tête du groupe du constructeur automobile, Carlos Tavares, a « entamé la restructuration du patrimoine immobilier, car les charges étaient beaucoup trop lourdes », détaille Denis Huille, chargé de projet du futur musée de l’automobile pour l’Aventure Peugeot Citroën DS. A Poissy, les opérations visant à réduire la superficie des 161 hectares de l’usine ont été annoncées « en octobre 2016 », se souvient Brahim Aït Athmane, représentant syndical Force Ouvrière.

Il poursuit, de la volonté de la direction de réduire l’emprise de l’usine : « Pour que ce soit une usine compétitive par rapport aux normes internationales il fallait absolument atteindre les 86 hectares sachant qu’une usine normalement compétitive c’est plutôt 70 hectares. » Dans un appel d’offres consacré à une étude urbaine du quartier de la gare demandé entre autres par la communauté urbaine et SNCF réseau, l’ambition est affichée clairement : « L’outil industriel du groupe serait réduit de moitié en emprise, passant de 160 hectares à 70 hectares environ à horizon 2022. »

Les nouveaux locaux de l’Association sportive et culturelle PSA Peugeot-Citroën ont été inaugurés à cette occasion (photo). Ils ont été ramenés au sein de l’usine, suite à la vente du centre sportif et culturel Maurice Clerc à un promoteur immobilier en 2017.

En janvier dernier, des travaux de démolition d’une partie du bâtiment B5 ont été entrepris, relatait à cette époque Le Parisien. La plupart des activités de l’usine ont ainsi été rassemblées dans les bâtiments B2 et B3 de l’usine où travaillent environ 4 000 personnes. Cette démolition a permis la construction d’un parking dédié au stationnement des 2 200 salariés transférés de la Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine) vers le pôle tertiaire pisciaicais du groupe PSA, portant leur nombre à 5 500.

Cette stratégie de compactage intéresse également les collectivités locales. Du côté de la porte d’Achères, un parking de 41 000 m² a été récemment acquis par la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise afin d’y construire Pois’Synergie, pépinière d’entreprises, face au Technoparc. La Ville avait également racheté le forum Armand Peugeot. « Il est évident que l’on va être attentifs aux desiderata de PSA concernant son foncier, souligne le maire pisciacais LR Karl Olive. On espère pouvoir être prioritaires ou consultés. »

Un hommage « plus appuyé »
à Henri-Théodore Pigozzi

Dimanche dernier, une rue baptisée du nom d’un ancien grand patron de l’automobile a été inaugurée, au sein du quartier réhabilité de la Coudraie. « C’était un grand homme de l’entreprise, visionnaire, a rappelé l’édile Karl Olive (LR). Il fut le premier grand patron de Simca. » Même si une place Pigozzi existe déjà au sein de la ville, cette dernière a voulu lui rendre un « hommage plus appuyé ».

Il poursuit, de l’influence de ce patron : « Dans les années 1950, c’est lui qui a offert 2 000 logements pour les salariés de l’entreprise dans les quartiers de Beauregard et de la Coudraie. » Présente, l’une des filles d’Henri-Théodore Pigozzi a souligné à quel point son père « nous parlait de son travail, nous parlait de Poissy. Il a été un exemple pour nous et cette ville. »

PHOTO : LA GAZETTE EN YVELINES