Jeu vidéo en ligne : un sport comme un autre

Un nouveau club de e-sport a ouvert au public les portes de sa salle d’entraînement, la première des Yvelines. Cette discipline prend de plus en plus d'ampleur, comme bien d’autres avant elle.

Mêlant compétition et jeu vidéo en ligne, apparu en France au début des années 2000, le e-sport attire de plus en plus d’adeptes. Vendredi 29 septembre, la Team E2G, tout jeune club de e-sport en vallée de Seine et premier à naître dans les Yvelines, a ouvert au public ses nouveaux locaux, 80 m² à proximité de la gare d’Aubergenville. Avec une dizaine d’ordinateurs, ses consoles PS4 et Xbox, ils constituent la première salle officielle d’entraînement aux e-sports des Yvelines.

La Team E2G regroupait, fin septembre, une vingtaine d’adhérents sur la cinquantaine de licenciés auxquels le club voudrait parvenir. La société Event2give, spécialisée dans l’organisation d’événements autour du jeu vidéo et sponsor de l’association sportive, a participé au financement du club « à hauteur de 10 000 et 15 000 euros pour les ordinateurs et l’équipement total de la salle du club », précise son directeur Jean Duprey. La cotisation annuelle est de 135 euros, l’âge minimum pour adhérer à la team E2G est de huit ans.

« On assiste désormais à une démocratisation du jeu vidéo en ligne, et le e-sport pourrait énormément se développer en France, grâce au maillage associatif important, indique ce samedi de septembre Franck Fontaine, président de la société Event2give comme de la Fédération française de jeu vidéo (FFJV), à laquelle la Team E2G est affiliée. La pratique du jeu vidéo s’institutionnalise, et chaque club e-sport dispose d’un règlement intérieur, à l’instar d’autres clubs où il faut respecter les règles de vie en commun. »

Un club associatif de jeux vidéos en ligne compétitif a été lancé à Aubergenville, il regroupe 20 adhérents et dispose de trois coachs sportifs.

« Ce n’est pas une salle d’arcade et on ne fait pas garderie pour Playstation, tient d’ailleurs à préciser Jean Duprey, directeur d’Event2give. Les adhérents apprennent à jouer aux jeux vidéos grâce à trois coachs, spécialisés dans trois types de jeux différents, et qui entraînent les compétiteurs, les joueurs ont trois séances par semaine à raison de 1 h 30 par séance. » Côté jeux, les entraînements portent sur les classiques de la discipline : Fifa, Tekken, League of legends, Fortnite ou Overwatch, entre autres.

« Le jeu en ligne se pratiquait individuellement, on a tous l’image du geek cloîtré dans sa chambre et isolé, sourit Franck Fontaine (aussi conseiller municipal LREM d’opposition à Mézières-sur-Seine, Ndlr). « Un rapport de l’OMS est sorti et a pointé le côté très addictif du jeu vidéo », admet par ailleurs Jean Duprey d’une pratique qui peut avoir encore mauvaise presse.

« Ici, les adhérents ne passent pas tout leur temps à jouer, justement, ils jouent moins qu’un adolescent qui serait tout seul chez lui, poursuit le directeur d’Event2give, qui a d’ailleurs tenu à rassurer les parents curieux venus aux portes ouvertes. Nous encadrons la pratique des jeux, et en jouant avec d’autres personnes, ils peuvent se sentir moins seuls. »

E-sport : les municipalités désormais demandeuses de clubs

« Nous sommes sollicités par les pouvoirs publics pour monter des clubs de e-sport au sein des communes » se réjouit Franck Fontaine avec sa casquette de président de la Fédération française des jeux vidéos (FFJV). « D’après ce que rapportent les communes, celles-ci proposent des loisirs et animations qui ne séduisent plus forcément les plus jeunes, détaille celui qui est aussi le président de la société Event2give et conseiller municipal LREM d’opposition à Mézières-sur-Seine. Les communes voient [aussi] dans ces clubs d’un genre nouveau une bonne manière de les sortir d’un certain isolement numérique dont ils pourraient être victimes. »

PHOTO : LA GAZETTE EN YVELINES