La réunion de restitution du Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI) était attendue par les habitants et représentants associatifs de la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise (GSPEO). Elle s’est déroulée le 25 septembre dernier à Mézières-sur-Seine, devant plus de 200 personnes. Elles ont toutefois regretté que ne leur soit pas présentés précisément les contraintes urbanistiques et les plans de zonage, notamment quant à la hauteur des constructions en zone pavillonnaire. D’autres ont déploré un manque de concertation et un PLUI peu adapté (voir encadré).
« Sur un territoire, si vous n’essayez pas d’édicter des règles, ce sera difficile à gérer », précise en préambule Philippe Tautou (LR), président de la communauté urbaine, qualifiant ce PLUI de « socle de développement » tant économique qu’urbanistique de GPSEO. En décembre prochain, la consultation sera arrêtée, et un bilan présenté en conseil communautaire. Durant les mois de juin et juillet 2019 se tiendra l’enquête publique. Enfin, lors du conseil de décembre 2019, le PLUI sera soumis à une délibération avant son entrée en vigueur.
Parmi les 550 avis reçus lors de cette concertation, « environ 36 % concernaient la mobilité et l’urbanisme », détaille Suzanne Jaunet (LR), vice-présidente en charge de l’urbanisme à GPSEO. « Quand on rencontre les élus, ils ont des objectifs bien définis sur leur commune mais ils ont aussi les contraintes de leurs habitants, prévient-elle. Aujourd’hui, construire la ville sur la ville, ça va impliquer une densification, et si on ne peut pas construire en largeur, il faudra construire en hauteur. »
Elle poursuit, des typologies de constructions: « On a des zones où on va monter, des zones qui vont rester les mêmes, on a les centres-bourgs qui vont rester à des hauteurs traditionnelles, on a les zones pavillonnaires qui vont être préservées. » Pourtant, à l’heure des questions du public, les présents n’avaient pas l’air franchement rassurés.
L’idée de densification en hauteur effraie un Andrésien du public. « Pour moi, dans un PLUI, il y a le plan d’aménagement et de développement durable, et en face, il y a le règlement, estime Michel Près, par ailleurs conseiller municipal d’opposition à Andrésy. Il n’y a pas eu une demi-ligne sur ce règlement. […] On est à la maison, on ouvre les volets, qu’est ce que j’ai en face, c’est quoi la hauteur, et ça, on n’a rien eu du tout là-dessus. »
La vice-présidente à l’urbanisme souligne que GPSEO tente d’adapter relativement finement les spécificités des différentes zones à venir : « On partait sur trois zones pavillonnaires, maintenant nous en sommes à cinq », donne-t-elle en exemple. Elle met d’ailleurs en avant un travail « réalisé en étroite collaboration avec les maires » car « sur l’ensemble du territoire, les zones ne se ressemblent pas ».
Concernant l’absence de plan de zonage et de règlement, Suzanne Jaunet se montre on ne peut plus claire : « Même moi, je ne l’ai pas le règlement écrit […] Il est en cours de rédaction. » Quant à la volonté d’avoir des précisions globales sur le règlement, elle s’y refuse ce soir-là. « Comment voulez-vous que ce soir, sur 73 communes, c’est extrêmement technique, on puisse en parler ?, questionne-t-elle, sans fermer la porte à des réunion plus locales dans chaque ville. Je veux bien faire à Andrésy une réunion pour expliquer les choix qui ont été faits. »
Un Conflanais aurait, lui, aimé avoir des réponses sur « l’impact » du PLUI : « Le nombre d’habitants, les médecins, les écoles, les problèmes de trafic, les impôts qui vont augmenter, qu’est-ce qui va nous arriver » ? Sur ce dernier point, la réponse est catégorique : « Les impôts, ce n’est pas nous. » Suzanne Jaunet conclut : « Le PLUI ne résoudra pas tout, et ne s’occupe pas de tout. »
Un collectif d’associations demande des réunions de travail
Le 20 septembre dernier, le collectif Alternatives en vallée de Seine, rassemblant 26 associations, a envoyé un courrier à différentes institutions, dont les sous-préfets, Île-de-France mobilités ou bien encore l’Etablissement public d’aménagement du Mantois Seine aval (Epamsa). Selon le collectif, « les documents présentés […] ne semblent pas prendre en compte les enjeux majeurs de notre territoire ». Il s’attarde principalement sur la santé et la disparition des terres agricoles.
Un point qu’a exprimé Jean-Pierre Grenier, porte-parole du collectif et président de l’association Bien vivre à Vernouillet, ce soir du 25 septembre. « Ce n’était pas des concertations, mais des communications, lance-t-il des réunions auxquelles les associations ont participé aux responsables politiques de la communauté urbaine. Nous avons signalé tous ces points, et notamment la pollution de l’air, quand aurons-nous une vraie discussion, argumentée, avec les chiffres sur la table ? » Une requête restée sans réponse.
PHOTO : LA GAZETTE EN YVELINES