Lors d’une récente conférence de presse commune, les maires de Poissy et Carrières-sous-Poissy ont de nouveau affiché leur volonté de voir le pont d’Achères, projet routier devant relier la RD190 à la RD30 en passant par-dessus la Seine et l’île de la Dérivation se réaliser. L’édile pisciacais Karl Olive (LR) a d’ailleurs avancé un calendrier, avec un début des travaux en 2020. Un délai « totalement impossible » à maintenir selon Antoine Mille, président de l’association Non au pont d’Achères, opposant historique au projet qui annonce de futurs nouveaux recours.
« On ne peut pas aménager globalement sans qu’il y ait le pont d’Achères, justifiait le maire pisciacais des différents projets en cours comme le Tram 13, le réaménagement du boulevard de l’Europe ou la requalification de la RD190 à Carrières-sous-Poissy. Il y aura une connexion très importante avec les zones d’activités du Technoparc, des Cettons et de l’Ecopôle. » Autre effet espéré par l’élu, le désengorgement du centre-ville par les camions en transit : « Les poids-lourds pourront y passer dessus. »
Selon le calendrier avancé par Karl Olive, « les études devraient être terminées en 2019, pour un début des travaux en 2020 et une fin en 2024 ». Le coût de ce projet, porté par le Département, est de 120 millions d’euros. « Foutaises », rétorque de ces délais Antoine Mille, président de l’association Non au pont d’Achères. « Ils n’ont pas encore procédé aux acquisitions de terrain, cela prendra au moins deux ans », poursuit-il.
Lui répète une nouvelle fois que « l’étude de trafic démontre que dès qu’on crée le pont, on sature toute la circulation de la zone, on augmente de 66 % la circulation sur le pont de Poissy ». Non au pont d’Achères avait saisi le Conseil d’État au printemps 2017, sans succès. « Il y a encore une enquête publique à venir, que bien entendu, on contestera, assure Antoine Mille. On va jouer la totalité des recours possibles, y compris le permis de construire. » L’association prévoit également de distribuer des tracts « jusqu’aux municipales et même après ».
Le maire carriérois, Christophe Delrieu (DVD), relativise : « On ne peut pas être pour le projet si on habite l’île de la Dérivation, c’est évident. » Cependant, il estime : « C’est notre rôle d’élu de passer ce cap. » Et d’analyser de la situation : « Il faut que le territoire fonctionne avec un rééquilibrage entre habitat, développement économique et transports qui doivent se développer ensemble. On constate qu’il y a un retard en termes de transports, d’infrastructures. »
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