Le hackathon, accélérateur de projet

Cet événement d’innovation numérique permet de mettre sur pied, en un temps record, des projets sur des thèmes bien précis. Les lauréats de la catégorie Innover dans l’aide à la personne vont pouvoir en bénéficier.

54 heures pour mener à bien un projet innovant, de ses prémices jusqu’à son possible lancement. Voilà le défi que veulent relever les candidats, venus de tout horizon, lors de ce hackathon d’un format inédit aux Mureaux, proposé du vendredi 12 au dimanche 14 octobre. Organisé dans la continuité du salon E-tonomy, rendez-vous annuel de l’innovation dans les secteurs des services à la personne, de la santé et du medico-social, ce hackathon vise à développer la recherche et développement, comme à valoriser les initiatives et la transition numérique dans le domaine de l’aide à la personne.

Cet événement est justement porté par la plateforme d’aide à la personne Invie, basée aux Mureaux, qui organise la deuxième édition de son salon et de son hackathon. « Nous, acteurs du social (Invie, Ndlr), on a envie d’aller chercher les ingénieurs, les développeurs et de s’intéresser au monde du digital pour trouver les solutions de demain dans la santé et le médical », indique Sophie Courant, chef de projet E-tonomy et coordinatrice du pôle innovation R&D chez Invie. Le hackathon permet la rencontre entre les deux univers du socio-médical et de la technologie.

Contraction des mots « hack » et « marathon », le hackathon est un événement qui réunit des équipes, composées de multiples compétences allant des développeurs informatiques aux chefs de projet. La plupart du temps, les membres d’une équipe ne se connaissent pas, font connaissance le premier soir et doivent développer, rapidement et ensemble, un projet informatique, à savoir une application ou un logiciel, sur une très courte durée imposée. A la fin, une présentation face à un jury de professionnels du domaine concerné a lieu pour déclarer un vainqueur.

Aux Mureaux, pour cette compétition festive et gratuite sans interruption, 34 personnes se sont réunies dès le début du week-end, à 18 h, pour ne se quitter que le dimanche à 16 h. Les groupes ont été formés très rapidement et le travail s’est mis en marche, comme l’explique l’équipe Apt.ia. « Deux membres de l’équipe sont arrivés avec un projet, détaillent les sept partenaires le temps d’un week-end. Les autres sont venus seuls pour participer et se sont greffés à ce projet en fonction des compétences de chacun et de leur intérêt. »

Ainsi, Dominique, Marie-Laure, Carole, Thierry, Xavier, Oscar et Karl se sont plongés dans le travail. « En tout et pour tout, nous avons dormi huit heures dans le week-end, quatre heures par nuit, et donc 46 heures de travail acharné », en sourient encore Marie-Laure Favier et Dominique Jacquot, les deux chefs de projet.

Bien leur en a pris puisqu’à la fin de ce marathon, ils se sont vu récompensés dans la catégorie Innover dans l’intervention à domicile. Apt.ia, leur projet primé, est une plateforme algorithmique destinée à détecter les limites de pénibilité dans la planification des interventions pour les auxiliaires de vie : l’objectif est de les protéger dans l’exercice de leur métier.

« Admettons qu’une intervenante fasse cinq transferts de personnes âgées n’étant pas équipées dans une même journée, expliquent Marie-Laure Favier et Dominique Jacquot, également gérants associés d’Alliance Vie, une entreprise d’aide à domicile située à Poissy. La répétition de ces tâches est pénible et l’idée est de faire en sorte qu’elle se limite à trois fois, par exemple. »

En remportant la mise dans sa catégorie, le projet Apt.ia fait coup double. Les sept membres de l’équipe se partageront les 1 000 euros remportés, mais surtout, Apt.ia va bénéficier d’un accompagnement d’un an de la part d’Invie. « Nous, on a l’idée mais pas le moteur pour mettre en route la machine, se réjouissent les deux chefs de projet. Le Social lab d’Invie va nous permettre de réellement lancer le projet. »

Des promesses de contact ont également été effectuées avec les membres du jury qui ont apprécié le concept. En ce qui concerne l’équipe, beaucoup étaient là pour le plaisir de participer à un hackathon, et n’ont pas forcément émis le souhait de poursuivre l’aventure. A l’inverse, Xavier, en reconversion professionnelle, et Oscar, en parallèle de ses études, aimeraient participer au lancement du projet.

Ils rencontreront Invie à partir du 29 octobre afin de constituer un dossier d’appel d’offres. Marie-Laure Favier et Dominique Jacquot indiquent avoir conscience que ce hackathon leur a ouvert des portes et apporté de la crédibilité. « Maintenant, on sait qu’il faut passer par un hackathon si jamais on a d’autres idées, concluent-ils deux semaines plus tard, mais on va déjà aller au bout de celle-ci avant de recommencer. »

CREDIT PHOTO : INVIE