Rosny-sur-Seine et Guernes perdent leur bac faute de fréquentation

Il n’avait pas été remis en service l’été dernier, et ses pontons ont été enlevés mi-septembre, signant la fin définitive de ce mode de traversée lancé en 2013.

Sa fin est devenue officielle depuis quelques semaines, le Syndicat mixte d’aménagement, de gestion et d’entretien de la Seine et de l’Oise (SMSO) ayant enlevé les pontons nécessaires à son fonctionnement à la mi-septembre. Lancé en 2013, le bac reliant Rosny-sur-Seine à Guernes par la Seine a connu des derniers mois difficiles avant de finalement s’arrêter à la fin de l’été 2017. Deux nouvelles liaisons sont à l’étude pour réutiliser bac et pontons ailleurs dans les Yvelines.

Vice-président à la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise (GPSEO) en charge des transports, le maire rosnéen Pierre-Yves Dumoulin (LR) reste optimiste sur le potentiel de ces traversées du fleuve, et espère une future prise en charge par GPSEO de ces équipements. Le SMSO envisage deux autres liaisons. La première serait entre Meulan-en-Yvelines et Les Mureaux, même si l’édile meulanaise y est opposée. La seconde serait plutôt située vers Croissy-sur-Seine et Le Pecq ou Le Port-Marly. Le syndicat insiste toutefois sur la nécessité pour les communes de le promouvoir afin de le pérenniser.

« Pour l’instant, il n’y a plus de bac », concluait à la fin du mois de septembre Pierre-Yves Dumoulin de l’enlèvement des pontons. Si la fréquentation a baissé, pour l’édile rosnéen, le problème venait surtout des coûts trop élevés : « C’est lourd financièrement. » Ces coûts sont estimés à 40 000 euros par an, répartis entre les deux communes. Au printemps 2017, la commune de Guernes avait d’ailleurs renoncé à sa participation de 15 000 euros, laissant la totalité de la charge à la municipalité rosnéenne.

Cette dernière a alors tenté de pérenniser l’équipement, en fixant un tarif de deux euros par traversée ou de le privatiser pour des entreprises, sans succès. Le maire et vice-président verrait bien une reprise de l’équipement par GPSEO, qui gère déjà la partie juziéroise du bac entre Juziers et Aubergenville : « Ce n’est pas un sujet prioritaire pour la communauté urbaine et c’est dommage, il y a besoin d’une uniformisation. Je pense que cela a un vrai potentiel touristique. »

Selon les estimations du SMSO, « c’était l’un de ceux qui marchait le moins bien », détaille Daniela Calvar, directrice du service technique du syndicat. Elle pense des raisons de ce manque de succès : « A côté on a Moisson/Vétheuil (Val-d’Oise) qui marche très bien. Il y avait peut-être un manque de communication, moins de sites touristiques à voir à proximité… »

Si les pontons ont été mis à sec, le bateau, lui, a continué à fonctionner cet été, mais ailleurs. « Il a été mis à la disposition de la ville d’Andrésy pour renforcer sa liaison vers l’île Nancy en échange d’une place », précise Daniela Calvar. Le bateau pourra également « remplacer un des bateaux si jamais il tombe en panne » ou servir aux différents besoins du syndicat.

A long terme, l’équipement voguera toutefois vers d’autres horizons. « Nous avons deux projets aujourd’hui, l’un entre Meulan et Les Mureaux et l’autre vers Croissy, détaille Daniela Calvar. Pour Meulan et Les Mureaux on discute, une commune est partante, l’autre beaucoup moins. » Pour l’édile meulanaise Cécile Zammit-Popescu (LR), c’est même un refus catégorique : « Cela fait bientôt un an que l’on a dit non au SMSO. Pour nous, cela représentait un coût de plus de 20 000 euros par an. »

Si le syndicat croit au développement de ce mode de transport, la communication et la mise en valeur touristique doivent suivre. « On commence à travailler avec la Région pour avoir des subventions, on ne peut pas garder un bac s’il n’y a pas de communication, souligne Daniela Calvar. Dans nos projets futurs, nous souhaitons mettre en place une application. »

Deux nouvelles liaisons ont été créées cette année dans le Val-d’Oise, au niveau d’Herblay et de la Frette-Montigny. « Elles étaient auparavant gérées par le Syndicat d’assainissement de l’agglomération parisienne (Siaap) pour ses employés, souligne Daniela Calvar de l’existence de ces liaisons. Je suis étonnée, car nous les avons mises en services tard et elles ont bien marché. » Un succès qui s’expliquerait par deux facteurs : « Les gens avaient déjà l’habitude de l’emprunter. Et du côté du Siaap, il y a les champs de lavande. »

PHOTO : ARCHIVES / LA GAZETTE EN YVELINES