L’alphabétisation, un besoin qui nécessite plus de soutien

Au Val Fourré, les cours d’alphabétisation de l’association Amdis rencontrent un véritable succès, à tel point que des professeurs bénévoles seraient les bienvenus pour apporter leur aide.

Les cahiers et les trousses sont sur la table. Pour certaines, un cartable est même posé aux pieds de la chaise. Mais toutes ont un large sourire bien présent sur le visage. Elle étaient 11 femmes venues assister au cours d’alphabétisation de Marie-José Etondo en ce jeudi matin de novembre. « C’est beaucoup d’élèves pour un seul professeur. Surtout que j’essaye vraiment de faire travailler tout le monde sur chaque exercice, au cas par cas », souligne Marie-José Etondo, professeur bénévole de l’Association mantaise pour le développement et l’insertion sociale (Amdis).

Seulement, ces cours d’alphabétisation donnés dans le quartier mantais du Val Fourré sont désormais victimes de leur succès. « Malheureusement, on est maintenant obligés de refuser des élèves intéressés parce que les groupes que nous composons et répartissons sur la semaine commencent à être trop importants, constate la bénévole. On veut que le travail reste efficace. » Selon elle, des différences de niveau commencent ainsi à se faire ressentir au sein de son groupe, ce qui n’est pas évident à gérer.

L’Amdis est donc à la recherche d’un ou deux professeurs bénévoles qui pourraient apporter leur soutien dans cet apprentissage. Et pas forcément d’anciens enseignants à la retraite. Marie-José Etondo en est le parfait exemple, elle qui était chimiste dans la peinture. « Ce n’est pas du tout mon métier à la base, mais je voulais occuper mon temps libre après ma retraite en 2006 et ça me plaisait, conclut la retraitée. Ça montre qu’il suffit d’avoir envie pour partager un savoir et une langue, je peux dire qu’elles m’apportent autant que je leur apporte depuis tout ce temps. »

Marie-José Etondo enseigne bénévolement le français depuis 2006 à des femmes du Val Fourré et n’arrêterait pour rien au monde : « Je peux dire qu’elles m’apportent autant que je leur apporte. »

Créée en 1993, l’Amdis a d’abord œuvré dans de nombreux domaines avec pour but une meilleure intégration des habitants du quartier. Aujourd’hui, elle ne se consacre plus qu’à l’alphabétisation des personnes qui souhaitent apprendre la langue française. « On compte une soixantaine d’élèves pour sept professeurs bénévoles. Ce sont essentiellement des femmes au foyer du Val Fourré qui assistent aux cours, contre une cotisation de dix euros », continue-t-elle.

Ce jour de novembre, le verbe avoir est au programme des deux heures de leçon. Marie-José Etondo leur fait lire, tour à tour, un petit texte dans lequel un personnage annonce ce que ses frères et lui possèdent où non. Dans la bonne humeur, elle pose ensuite des questions pour voir si ses élèves ont bien compris ce qu’elles ont lu, une manière également de travailler sur tous les sujets du verbe avoir.

« Ce sont des femmes qui ne parlent pas du tout ou très peu le français. Il faut tout reprendre de A à Z », explique-t-elle. Les élèves, de tout âge et dont la plus jeune a 20 ans, sont les premières satisfaites de ces deux leçons de deux heures par semaine. « On est très contentes de venir ici, on apprend beaucoup de choses. c’est important d’avoir des personnes comme Marie (Marie-José Etondo, Ndlr) », explique l’une d’entre elles.

PHOTO 1 & 2 : LA GAZETTE EN YVELINES