Centre-ville : 65 logements, un pôle santé, toujours pas de cinéma

La municipalité a présenté, lors d’une réunion publique, ses souhaits pour l’ensemble comprenant les bâtiments du Cinéville et des bains-douches.

Son opposition lui avait reproché un projet « flou » lors du conseil municipal du 17 septembre dernier. Lors d’une réunion publique vendredi 9 novembre, le maire DVD Laurent Brosse a dévoilé, devant plus d’une soixantaine de Conflanais ses « intentions » pour la reconfiguration de l’ensemble de bâtiments regroupant l’ex-cinéma municipal et les bains-douches, à côté de l’hôtel de ville. Au programme figurent 65 logements, 240 places de parking souterrain, supérette, brasserie et pôle de santé.

La majorité municipale souhaite implanter de nouveaux commerces, favoriser la circulation piétonne, et la venue de nouveaux habitants, pour que la place Fouillère ne soit plus à l’avenir le seul lieu de vie et d’animation du centre-ville conflanais. Le public, lui, s’est surtout inquiété de la réorganisation de la place du Général Leclerc… et de l’offre de cinéma en centre-ville.

Le premier enjeu du centre-ville conflanais est « la redynamisation du centre-ville », amorce Patrick Céleste, architecte urbaniste. Selon lui, cela entraînera « un certain nombre de transformations, en particulier en ce qui relève du stationnement ». Dans la rue Maurice Berteaux, une rangée de stationnement sera supprimée afin d’élargir le trottoir concerné. « Dès lors qu’on élargit, le flux piéton en est augmenté, et les commerces sont en droit d’attendre qu’il y ait plus de chalands », avance l’urbaniste.

Pour quelques Conflanais, cet élargissement serait propice à l’aménagement d’une piste cyclable. « La rue est relativement étroite, répond Laurent Brosse. Je pense que si on doit réfléchir à un mode de déplacement doux, ce sera davantage par des zones type 20 km/h, mais une voie cyclable, ce ne sera pas possible, car non réglementaire et par conséquence dangereux. »

La place du Général Leclerc, face à l’hôtel de ville, ainsi que l’ensemble regroupant Cinéville et bains-douches sera, lui, totalement démoli et réaménagé. Du côté de l’ex-Cinéville, la mairie prévoit ainsi un pôle de santé. Une brasserie avec terrasse et une supérette s’implanteraient au milieu, là où étaient les bains-douches. Au-dessus de cet ensemble, 65 logements seront construits, modélisés pour l’instant en R+3+combles.

Les premiers travaux sont attendus pour 2020 et devraient s’achever en 2022. « Il y a un grand attachement pour ce qui est la zone de la Seine, et si vous faites une grande brasserie là, ce n’est pas sûr qu’il y ait de la clientèle », fait remarquer une retraitée de la fréquentation de la future brasserie. « J’ai, à titre personnel, la conviction que ça fonctionnera », reprend l’édile.

Il poursuit, du souhait de la municipalité : « Nous avons la volonté d’avoir deux places qui se répondent, avec d’une part, Fouillère qui fonctionne extrêmement bien, mais quand on s’intéresse à l’organisation de Conflans, la véritable entrée du centre-ville, c’est l’hôtel de ville. La ville est tournée de l’autre côté avec le plateau du Moulin, Chennevières, etc. » Un autre habitant s’inquiète de l’accès au parking souterrain de 240 places aménagé dans cet ensemble. « Il y a un dénivelé très important, ce qui pose des problèmes techniques pour l’accessibilité des voitures », détaille Bertrand Labrie, directeur général adjoint chez le promoteur Interconstruction.

Si une entrée par la rue Maurice Berteaux serait plus « facile », le choix semble plutôt se porter sur la rue située en haut de l’escalier de l’ancien cinéma : « Nous sommes en train d’étudier très finement, pour dégager les voitures de la rue Maurice Berteaux afin de faire une large place aux piétons, nous avons le souhait que la circulation se fasse sur Arnoult Crapotte. »

Dans l’assistance, les questions ont également tourné autour de l’aspect patrimonial des bâtiments du Cinéville et des bains-douches. « Ce bâtiment représente un patrimoine du XXe siècle avec des voûtes en béton armé. On pourrait imaginer un projet d’habitat qui surmonte ces installations à moindre coût, insiste Catherine, sous les applaudissements d’une partie du public. Pourquoi ne pas laisser la salle des fêtes comme équipement culturel et mettre la maison de santé à la place de La poste ? »

Reconnaissant l’aspect mémoriel du bâtiment, la réponse de l’architecte est tout de même lapidaire : « J’ai regardé si on pouvait mettre du logement, à moins de faire un machin kitsch, […] Visitez le vous-mêmes, vous serez effarés [de son état]. » Le maire conflanais embraye, sur la question d’une activité de cinéma en centre-ville : « Je ne mettrai pas d’argent public de fonctionnement tous les ans dédié à cette activité. […] La situation financière de la ville est fragile. »

PHOTO : LA GAZETTE EN YVELINES