Rapprochement entre Montalet-le-Bois et Jambville ?

La fusion entre ces deux villages du Vexin est réfléchie depuis plusieurs années. Mais les différents élus insistent : si cette fusion est lancée, ce sera après les élections municipales.

Mutualiser, voire fusionner, pour continuer d’exister. Depuis quelques mois, dans les Yvelines, plusieurs municipalités réfléchissent à ce processus. Au 1er janvier prochain, les communes du Chesnay et de Rocquencourt ne formeront plus qu’une. En vallée de Seine, les communes d’Orgeval et Morainvillers ont ainsi récemment officialisé, dans leurs magazines municipaux respectifs, la mise à l’étude de la formation d’une commune nouvelle, dont l’éventualité avait été révélée par La Gazette dès février 2017.

Mais cette réflexion touche également les édiles de communes de moins de 1 000 habitants. Une question a ainsi été formulée le 5 novembre dernier au conseil municipal de Montalet-le-Bois, village vexinois de 400 habitants. Une mutualisation, puis une fusion, serait ainsi en réflexion avec Jambville, 800 habitants, notamment à l’initiative de son maire sans étiquette, Jean-Marie Ripart.

Si ce dernier reconnaît y réfléchir depuis quelques temps, l’élu évoque aussi plusieurs freins, dont la récente hausse d’impôts intervenue à Montalet-le-Bois (voir notre édition du 14 novembre, Ndlr). Alors, il préfère « rester prudent » sur cette hypothèse, envisagée en particulier afin d’éviter de nouvelles fermetures de classes dans les écoles des deux villages.

« Une fusion, d’ores et déjà, ce n’est pas possible avant les prochaines élections municipales », indiquait lors du conseil municipal le premier adjoint de Montalet-le-Bois, Philippe Pernette, alors qu’une question sur un éventuel calendrier avait été posée. « Un an avant les élections, la loi rend impossible la fusion de communes, explique de son côté l’édile de Jambville. En 2019, le préfet ne signera jamais un arrêté de fusion quelques mois avant les municipales. »

Lui voit d’un bon œil ce rapprochement avec ses voisins montaleboisiens, pour pallier la baisse des dotations mais aussi pour la survie de l’école. « On n’est pas à l’abri d’une fermeture de classe même à Jambville, fait-il remarquer d’une baisse d’effectifs constatée depuis deux ans. Pour l’instant, on touche du bois, on a eu quand même de nouveaux arrivants à Jambville, avec des enfants, mais il pourrait y avoir une fermeture de classe. »

Fermeture qui rendrait la situation « catastrophique » pour le village. « On a quatre classes, si on passe à trois, le directeur n’a plus de décharge de fonction, et on connaît le système : on n’aura plus que des professeurs des écoles remplaçants, s’inquiète Jean-Marie Ripart. A Montalet, ils ont réussi à obtenir l’ouverture d’une deuxième classe à l’arrachée, mais c’est le même sujet. » Selon un Montaleboisien présent au conseil municipal, la question de fusion a d’ailleurs été abordée en conseil d’école.

Cette fusion passera par une première phase d’étude nécessitant « de regarder les questions de ressources humaines de patrimoine, de fiscalité et après il y a une phase de concertation » (telle qu’elle est actuellement menée entre Orgeval et Morainvilliers, Ndlr). Mais ce rapprochement ne se fera que « si les futurs maires de Montalet et de Jambville sont sur la même longueur d’ondes », poursuit l’actuel édile jambvillois, précisant aussitôt n’avoir pas encore pris de décision concernant sa propre candidature aux élections municipales de 2020.

Et puis, outre la nécessaire envie des deux futurs maires, l’harmonisation de la fiscalité pourrait s’avérer quelque peu compliquée. « Avant l’augmentation [votée cette année à Montalet-le-Bois], on est sur des taux chacun de nous à peu près similaires, souligne le premier magistrat jambvillois. Avec cette augmentation, les écarts sont énormes. »

Plutôt que d’envisager rapidement la fusion, l’édile temporise en évoquant un renforcement de la mutualisation, déjà existante entre les deux communes. « On a des routes en commun à Damply, qui est un hameau qu’on partage de moitié, explique-t-il de la situation. On travaille déjà ensemble, quand il faut élaguer cette route, c’est nous qui le faisons et eux font autre chose, on se débrouille comme ça. »

PHOTO : ILLUSTRATION / LA GAZETTE EN YVELINES