Emprunt toxique : trois millions d’euros pour sortir du dernier swap

La municipalité met en avant une opération « quasiment nulle ». L’opposition regrette que le coût de sortie de ce swap se fasse au détriment d’autres investissements.

Le 26 octobre dernier, la Ville s’est dégagée de son dernier emprunt toxique, contracté sous forme d’un « swap », en versant à la banque une soulte de trois millions d’euros. Le maire Raphaël Cognet (LR) comme son adjoint aux finances, évoquent un contexte favorable pour sortir de cet emprunt, indexé sur le Franc suisse, et « des marges de manœuvres supplémentaires » pour investir. Les différents groupes d’opposition, eux, ont regretté lors du conseil municipal, comme à chaque fois qu’y est évoquée la question des emprunts structurés mantais, leur coût pour le contribuable.

« Je rappelle que cette soulte, dans les faits, rend l’opération quasiment nulle, car ce swap nous avait rapporté environ trois millions d’euros », avance ce 19 novembre l’adjoint aux finances Frédéric Bourgault (LR) face aux conseillers municipaux. « Les banques sont très intéressées de voir la commune désendettée de ses swaps, poursuit-il. Elles ont une vision de la commune qui leur semble beaucoup plus saine, et qui amène des perspectives d’emprunt intéressantes à court et moyen terme. »

La vision n’est pas aussi réjouissante pour Joël Mariojouls, conseiller d’opposition du groupe Ensemble pour une gauche citoyenne. « La résiliation des trois swaps a permis aux banques de toucher 14 millions pour le premier en mai 2017, le second, celui que nous avons voté en mai dernier, à 2,15 millions, et le dernier à trois millions, énumère-t-il. Ça nous fait au total 19,15 millions d’euros. » Il rappelle que « 12,3 millions » de cette somme ont été payés par les contribuables et estime qu’ils « auraient pu servir à autre chose ».

Une vision que partage le conseiller communiste Marc Jammet. « Vous prenez dans ce qu’il reste des dépenses imprévues, le reliquat des impôts locaux, des participations, et également dans des restrictions d’investissements dans les bâtiments scolaires », regrette-t-il des moyens de financer cette sortie.

« Monsieur Mariojouls, vous faites une présentation parcellaire de la réalité, lui répond Raphaël Cognet. Sur ces swaps, nous avons perçu plusieurs millions d’euros de gains avant de les résilier. » Sans satisfaire son opposant. « J’entends vos arguments, il ne s’agit pas de dire que ça n’a pas produit des intérêts. […] Donnez-nous le détail de l’ensemble des swaps depuis plusieurs années, avec tout, expliquez, faites un état des lieux réel, lui enjoint-il. On verra si effectivement, les 19 et quelques millions payés par les contribuables, ils sont fondés ou s’ils ne sont pas fondés. »

D’ici le premier trimestre 2019, « 83 % » de la dette à taux fixe

Lors du conseil municipal, le maire Raphaël Cognet (LR) a également annoncé le souhait de la municipalité de faire passer une grande partie des 60 millions d’euros de dette de la ville à des taux d’intérêt fixes. « C’est avec une certitude modérée mais confiante qu’au 31 décembre de cette année ou au premier trimestre de l’année prochaine, nous aurons à peu près 83 % de notre dette qui sera en taux fixe, et 17 % en taux variable, et que ces taux seront capés (encadrés, ndlr), détaille-t-il. Nous mettrions six ans à rembourser notre dette, ce qui est largement acceptable et dans la moyenne des villes de la strate. »

PHOTO : ARCHIVES / LA GAZETTE EN YVELINES