Leur suppression abandonnée, Yvelines et Hauts-de-Seine poursuivent la fusion

Alors que le gouvernement renonce à faire disparaître les conseils départementaux d’Île-de-France, les deux de l’Ouest francilien poursuivent leur fusion et en vantent les mérites.

« Nous vivons ensemble, nous faisons des enfants, nous n’attendons plus que Monsieur le curé, mais ça viendra. » Filant la métaphore matrimoniale, le président du conseil départemental des Hauts-de-Seine Patrick Devedjian (LR) a indiqué la poursuite de la fusion de son Département avec les Yvelines lors de l’inauguration de leur stand commun au Salon de l’immobilier d’entreprise (Simi).

« Nous ne voulons pas supprimer les Départements », annonçait fièrement le 4 décembre un communiqué commun des sept conseils départementaux franciliens citant la ministre de la cohésion des territoires Jacqueline Gourault. Cette dernière leur aurait ainsi « confirmé l’abandon du projet de suppression des Départements franciliens » lors d’une réunion commune présidée par le préfet de région Michel Cadot.

Alors, le lendemain mercredi 5 décembre au Simi, Patrick Devedjian n’évoque pas cette annonce d’annulation, mais ne cache pas pour autant sa bonne humeur. « On ne pourra pas revenir en arrière, l’Etat le sait bien, et finira bien, tôt ou tard, par en tirer les conséquences », énonce-t-il de la fusion annoncée par les deux Départements en 2016, et enclenchée depuis. « Nous sommes à l’étroit dans notre département, nous avons une des densités les plus élevées d’Europe, rappelle-t-il de sa nécessité. Nous avons besoin des Yvelines comme espace naturel, hinterland comme disent les géographes ».

Côté Yvelinois, en l’absence du président du Département Pierre Bédier, son binôme du Mantois, Marie-Célie Guillaume (LR, également directrice générale de Paris La Défense, Ndlr), le représente. Sa double casquette « illustre bien le bien-fondé de notre fusion », note Patrick Devedjian de son ancienne directrice de cabinet. La conseillère départementale, elle, met en avant l’arrivée du RER E : « Les entreprises qui n’auront pas les moyens de s’installer à la Défense pourront toujours le faire à quelques stations », remarque-t-elle de sa mise en service estimée à 2024 à Mantes-la-Jolie.

« Le grand avantage de l’union des Yvelines et des Hauts-de-Seine est que dans les Yvelines, vous avez du foncier disponible et pas trop cher, détaille-t-elle. Il y a une capacité de développement qui n’existe pas dans les Hauts-de-Seine, à des conditions économiques attractives. C’est pourquoi ces deux Départements investissent autant d’argent dans les infrastructures de transport en commun et routières, car les infrastructures sont le point de départ du développement économique. »

PHOTO : LA GAZETTE EN YVELINES