ace à la hausse d’impôts, le contrat rural rejeté

En réunion publique, une soixantaine d’habitants ont demandé à ce que ne soient pas réalisés les investissements prévus dans le contrat rural, afin de retrouver une situation financière saine.

Pour une première, elle était évidemment très attendue. Vendredi dernier, plus d’une soixantaine de Montaleboisiens se sont réunis en mairie à l’occasion d’une réunion publique, la première jamais organisée dans la commune aux dires de nombreux participants. Elle devait permettre au maire, Michel Hanon (SE), de s’expliquer sur la hausse de la part communale des différentes taxes de 56 % (voir notre édition du 14 novembre).

Absent pour raisons de santé, c’est finalement le premier adjoint Philippe Pernette qui s’y colle. Il dresse un bilan de l’état financier de la commune, des solutions proposées pour une meilleure gestion du village de 130 foyers pour 340 habitants, et évoque une baisse des taux. Les habitants, eux, ont surtout rejeté en bloc les investissements liés au contrat rural, et demandé la démission du maire.

Pour se pencher sur l’historique des finances communales, un appel au centre interdépartemental de gestion a été fait. En préambule, Philippe Pernette expose aux administrés les justifications avancées par le maire Michel Hanon, élu depuis 2004. « En recettes de fonctionnement nous avons un problème purement mathématique, expose-t-il. Des bases fiscales, une démographie faible, pas d’évolution des taux avant de nombreuses années, et très insuffisante avant 2018. »

Un autre problème est souligné avec l’ouverture d’une deuxième classe à l’école. « J’avais simplement sous-estimé, compte tenu du manque de recettes de fonctionnement écrit plus haut, que cette situation tant attendue allait engendrer des difficultés, tant au niveau du fonctionnement organisationnel que budgétaire », poursuit l’édile par la voix de son premier adjoint.

Lorsqu’un graphique, présentant charges et produits de fonctionnement, est présenté, le constat est sans appel. « On voit tout de suite qu’entre 2000 et jusqu’à 2012, on est dans une conduite équilibrée et saine, détaille Philippe Pernette. Fin 2012, nous avons un excédent de 220 000 euros, construit par économies successives année après année, et puis, à partir de 2013, ça s’inverse, les dépenses prennent le dessus. »

Des déficits successifs, notamment causés par les charges de personnel, ont ainsi conduit la majorité à décider la hausse très importante des impôts. Les administrés présents, eux, y voient surtout une mauvaise gestion. « On a attendu trop longtemps, ce qui fait qu’on se prend une surélévation de notre taxe foncière, lance un ancien élu, Jean-Paul Silvestri. Il fallait anticiper. »

Dans ces conditions, l’avis est unanime. Les investissements proposés dans le cadre du contrat rural, tels l’agrandissement de l’école, la construction d’une salle de motricité, sont ainsi rejetés par les présents. « Il faut réduire les dépenses de fonctionnement, note ainsi une riveraine. Est-ce qu’on peut baisser les investissements, c’est-à-dire on est pas solvables, on arrête et on attend de voir ? » Un autre poursuit, à l’intention des conseillers : « On sent bien que vous êtes mal à l’aise, nous, c’est le maire qu’on aurait voulu avoir en face de nous. C’est à lui qu’on demande des comptes. »

Pour le premier adjoint, prendre une décision de façon « collective » en termes de choix d’investissement est aussi la meilleure chose à faire. Mais il insiste, à propos du contrat rural conclu entre la commune, la Région et le Département afin que les deux derniers participent à des investissements montaleboisiens : « On n’est pas là pour débattre du contrat rural, le sujet mérite une réunion à lui seul, qui pourrait se terminer par un vote. […] Ce n’est pas encore fait. »

Devant les coûts annoncés pour les différents projets, les riverains regrettent un manque de concertation. Dans les derniers instants de la réunion, une pétition circule, demandant la démission du maire. « Ce n’est pas contre lui, Michel je l’aime bien, précise une Montaleboisienne. Mais là… » Une demande auquel répond le premier adjoint : « C’est sa décision, elle lui appartient. »

Une petite lueur d’espoir se présente toutefois. Parmi les scénarios proposés par l’expert du centre interdépartemental de gestion, une baisse et une stabilisation des taux. « L’idée, ce serait de ramener les taux à 10 % pour la taxe d’habitation, et à 15 % pour le foncier, ce qui permet d’avoir une pente légèrement progressive de recettes par rapport aux dépenses, et d’avoir une situation saine », expose Philippe Pernette. Le débat financier est donc loin d’être clos pour ce petit village.

PHOTO : LA GAZETTE EN YVELINES