Un journal télévisé pour apprendre à s’informer

Depuis dix ans, un atelier médias est organisé au sein du collège Albert Thierry. En y participant, les collégiens découvrent la nécessité de faire des recherches et de vérifier les informations.

Concentration dans l’une des salles du collège Albert Thierry ce jeudi 28 novembre. Encadrés par trois professeurs, une douzaine de collégiens s’apprêtent à enregistrer le premier journal télévisé de l’année. Baptisé ATnews, cet atelier média destiné à faire découvrir les coulisses et enregistrer un journal télévisé, fête cette année ses dix ans d’existence. Pour la plupart des collégiens rencontrés ce jour-là, y participer leur fait prendre conscience de la nécessité de s’informer, de croiser et de vérifier les informations.

Sur le plateau, Touradou, en 3e, est à la présentation, Thya, en 6e, a préparé un rappel historique de la Première guerre mondiale, fil rouge de ce premier journal télévisé de l’année scolaire. Un reportage sur les commémorations du 11 novembre est lancé. « Ils ont pris la caméra tout seuls et ont géré eux-mêmes leurs reportages », sourit Sandrine Duchez, professeur de technologie, satisfaite de cette prise d’initiative. Leurs reportages ont lieu sur le temps scolaire.

Thya quitte le plateau, elle laisse sa place à Mustapha et Aliya. « Ce qui m’intéresse, c’est le partage de l’information », explique la jeune collégienne. Elle confie également s’informer par « les journaux télévisés, Google ». Ce qu’elle a découvert lors de la préparation de sa chronique, c’est « le besoin de faire beaucoup de recherches, de les vérifier », afin d’être le plus complet possible. Un sentiment que partagent Aliya et Touradou, habitués de cet atelier média. « J’ai pris le réflexe de vérifier les informations, je fais attention à ce que les autres partagent », confirme Aliya, élève en 4e.

L’année dernière, un journal entièrement composé de fausses nouvelles avait été enregistré et diffusé par les participants à cet atelier d’éducation aux médias. « On avait dit que les kebabs allaient être interdits, que le collège allait changer de nom, se souvient Touradou. Beaucoup de monde y avait cru, nous avait demandé si c’était vrai. » Aux côtés de leurs aînés, Wieme, Sabrine et Saleha, toutes les trois en 6e, acquiescent. « On a déjà eu des interventions en CM2, détaillent-elles sur le sujet. On a pris des réflexes. »

Pour le petit groupe de collégiens, c’est aussi l’occasion de découvrir les différentes facettes de la réalisation d’un journal télévisé. « Quand on regarde, on ne se rend pas compte de tout ce qu’il y a derrière », explique Touradou. Car s’ils ne sont que quatre sur le plateau, deux collégiens s’occupent du prompteur, deux autres du réglage des caméras et micros et un autre du chronomètre. « On essaie de les faire tourner entre le plateau et la régie », note Sandrine Duchez.

De la thématique abordée dans les journaux télévisés des élèves, Mickaël Joucreau, professeur de mathématiques, précise : « On veut quand même qu’il y ait un peu d’actualité. » Lors des conférences de rédaction, les élèves choisissent les sujets qu’ils veulent traiter et les préparent. « On essaie de faire un journal tous les deux mois, détaille Sandrine Duchez. Au départ, nous n’avions qu’une caméra et un fond vert. »

Des demandes de subventions ont été réalisées auprès du Conseil départemental et du Centre pour l’éducation aux médias et à l’information. Le bilan de ce premier enregistrement est positif pour les encadrants. « Vous avez tous bien parlé, vous étiez fluides et souriants », leur adresse Mickaël Joucreau à la fin de la session. Pas question pour les collégiens de se reposer. « Il faut déjà penser au deuxième journal », leur lance le professeur en guise de conclusion.

PHOTO : LA GAZETTE EN YVELINES