Innovaparc : un « macro-lot », deux projets s’affrontent en atelier de travail

L’Etablissement public d’aménagement du Mantois Seine Aval a opté pour une consultation originale : un jury se réunira en février pour désigner le vainqueur d’un terrain de la zone d’activités.

L’avenir de Mantes Innovaparc, quartier mêlant activités et logements de 58 ha, se dessine progressivement. Au printemps dernier, l’Etablissement public d’aménagement du Mantois Seine Aval (Epamsa), souhaitant rompre avec les propositions d’entreprises voulant y créer des entrepôts logistiques, consommateurs d’espaces mais pas assez créateurs d’emplois à son goût, lançait un appel à idées pour définir l’utilisation d’un « macro-lot » de 40 000 m² situé en bordure de l’A13, à proximité de Sulzer Pompes.

Les candidats devaient imaginer « un projet d’activités original et unique, témoin de l’ambition portée par ce territoire », détaillait l’appel à idées des attentes de l’aménageur public. Deux ateliers de travail ont eu lieu, en septembre et fin novembre, dans les locaux de l’Epamsa à Mantes-la-Jolie. Un jury se réunira au mois de février afin de départager les deux projets retenus. De par sa teneur et par les projets reçus, l’Epamsa évoque « une première » en termes de consultation, pour espérer sortir des propositions logistiques et commerciales.

« Etonnez-nous ! » Telle était la consigne donnée par Pierre Bédier (LR), ici avec sa casquette de président de l’Epamsa en mai dernier, lors du lancement de l’appel à projets de ce site. Si l’aménageur a donné carte blanche aux candidats, il y avait toutefois plusieurs directions à ne pas prendre : « Attention, pas de logistique… ni de commerces car la compagnie de Phalsbourg déploie déjà un projet dans la zone commerciale voisine (le centre OpenSky, Ndlr). »

Pour les deux opérateurs sélectionnés, il s’agissait « d’inventer quelque chose d’évolutif, qui va s’adapter en fonction des besoins, mais aussi l’invention de formes urbaines, de nouveaux bâtiments », souligne un responsable de l’Epamsa. Concernant les projets, « chacun est parti dans sa direction », poursuit-il, sans en dévoiler davantage.

Travailler sur ces macro-lots implique également de travailler sur la mutualisation de tous les éléments afin de faire vivre l’ensemble. Au printemps dernier, Christophe Devilliers, l’urbaniste concepteur de Mantes Innovaparc, évoquait par exemple une « mutualisation du traitement du recueil et du traitement de l’eau, une mutualisation des parkings ». Des bâtiments, il espérait : « On va plutôt avoir de belles façades, avec de l’espace vert devant, les parkings à l’intérieur ou derrière, et une plus grande souplesse dans l’accueil de ces activités. »

La méthode « n’a rien à voir avec ce que l’on fait habituellement », explique le responsable de l’Epamsa. Et de détailler : « C’est une page vierge que l’on écrit petit à petit. » Les deux ateliers de travail organisés permettaient ainsi aux candidats de présenter des « propositions détonantes » et leurs approches d’un quartier d’activités en présence des partenaires qu’ils ont sélectionné.

Un dernier atelier sera organisé ce mois-ci avant la présentation devant un jury en février. Là aussi, l’Epamsa estime sortir des sentiers battus. Cette présentation sera en effet organisée sous forme de battle : « On leur a demandé de nous faire un show, de mettre en scène le projet. » L’Epamsa espère réunir une vingtaine de personnes pour composer ce jury dont « des grands groupes avec des directeurs immobiliers,aunareprésentant des entreprises du secteur, un représentant de l’agriculture…. »

PHOTO : LA GAZETTE EN YVELINES