Le nouveau centre-ville présenté à des habitants pas forcément contents

Le conseil municipal a enfin présenté la revitalisation de son centre ville aux Epônois. Certaines tensions sont apparues, et ce n’est que le début, à en juger par l’ambiance de la réunion publique.

Le centre-ville d’Epône va changer. Dans l’air du temps depuis plusieurs années, cette opération d’aménagement commence enfin à prendre forme. Une réunion publique donnée le 5 décembre dernier devait justement poser les bases de ce projet face à un nombre impressionnant d’Epônois venus y assister : ils étaient plus de 300 habitants à s’être déplacés, pas toujours heureux des constructions prévues.

« A Epône, le centre-ville est un problème qui se pose depuis très longtemps. Son animation est en train de dépérir, voire de mourir, formule Guy Muller (LR), le maire de cette commune de plus de 6 000 habitants. Nous avons la volonté de faire quelque chose ou c’est la mort assurée pour notre centre. » Pour y remédier, lui se propose d’apporter une offre commerciale plus abondante.

Comme la commune n’entre pas non plus dans les normes de la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbain (SRU) avec seulement 18 % de logements sociaux, relativement loin du seuil minimal obligatoire de 25 %, l’objectif est de faire d’une pierre deux coups en y ajoutant des commerces pour l’édile. Epône accueillera donc 132 logements dont 66 seront sociaux, et 700 m² de commerces supplémentaires en pied d’immeuble.

« L’idée c’est de recréer de la surface commerciale en centre-ville et d’apporter une variété de commerces suffisamment importante pour répondre au besoin quotidien sans être obligé d’aller vers les grandes surfaces périphériquesa», expliquait-il déjà en septembre dernier à ce sujet, lors d’un déjeuner dédié à la presse.

Lors de la réunion de fin d’année, les présences du promoteur Alterea-Cogedim et de Dominique Hertenberger, l’architecte, ont permis d’y voir plus clair quant à « l’esprit du projet » pour lequel les résultats des fouilles préventives d’archéologie seront déterminantes. « On est encore loin de déposer le permis de construire. Pour le moment, c’est la phase d’étude. Il s’agit de travailler des îlots qui appartiennent à la commune comme l’hôtel en ruine, l’ancienne mairie et l’ancienne place du marché », tient à préciser l’architecte.

Le bâtiment de l’ancienne mairie serait conservé, sans savoir ce qu’il y sera fait à l’intérieur, pour le moment. La place juste devant serait également maintenue à son niveau actuel, avec son mur de soutènement tel quel et des logements conçus tout autour. Elle serait toutefois aménagée avec du stationnement aérien, et un parking de 80 places serait construit en sous-sol, accessible par la rue de la Brèche. L’ancienne place du marché ne serait pas touchée, une petite halle pourrait y être installée pour les jours de marché.

Et les commerces dans tout ça ? « Nous proposons d’utiliser les rez-de-chaussées de l’hôtel pour les installer, détaille l’architecte. Aussi, dans le rez-de-chaussée du bâtiment qui arriverait face à l’ancienne mairie, nous pensons mettre les commerces en rez-de-chaussée également. » Enfin, la rue Charles de Gaulle serait réaménagée de sorte que l’on puisse y circuler plus facilement qu’aujourd’hui, en construisant plus en retrait de la route. « Mais rien de tout cela n’est encore sûr et certain », précise le maire.

Une question est revenue plusieurs fois à voix basse dans les bouches des Epônois, à la suite de la présentation du projet. Un homme a finalement fini par poser l’interrogation tant attendue. « Est-ce que les stationnements seront payants ou pas ? » Les oreilles, plus attentives que jamais, ont alors pu entendre la réponse de Guy Muller. « Je ne peux pas vous répondre aujourd’hui », a-t-il rétorqué. Des applaudissements railleurs viennent montrer le mécontentement d’une partie de la salle.

« A l’heure actuelle, la volonté n’est pas de rendre le stationnement payant, s’est alors défendu le maire, alors que les débats à ce sujet semblent loin d’être terminés. La volonté est de faire en sorte que les 80 places de parking qui vont être offertes ne soient pas cannibalisées par des voitures ventouses. » Les résultats des fouilles archéologiques préventives, prévues début 2019, permettront à l’architecte et au maire d’avancer alors des éléments plus concrets.

160 logements arrivent également sur les hauteurs d’Epône

Sur les hauteurs d’Epône, 160 logements sont attendus dans cette résidence qui sera nommée les Pavillons de l’Ormeteau. Une moitié sera composée de maisons et pavillons individuels avec jardins et parkings privatifs, une autre d’appartements, la livraison du tout est prévue à partir du deuxième semestre 2020. A noter que 267 places de stationnement seront créées avec l’arrivée de cette résidence, ainsi que des espaces verts avec des arbres.

Le terrain se situe entre la rue du Pavé et la route de Velannes (route départementale, Ndlr), au Sud d’Epône, sur les hauteurs de la commune. Il s’agit d’une ancienne zone à urbaniser de cinq hectares dont Kaufman and Broad est l’acquéreur. L’entreprise nationale de construction et de développement immobilier était représentée à cette réunion par le directeur de son agence des Yvelines, Mathieu Jaeglé, qui a pu présenter le projet d’urbanisation.

Les travaux devraient débuter en septembre 2019, mais le projet pourrait être retardé, car les fouilles archéologiques préventives auraient été fructueuses. « Il semblerait que des vestiges aient été découverts lors de la phase de diagnostic archéologique, a répondu le directeur d’agence à l’une des questions posées dans la salle. Le rapport de la Drac, en janvier, donnera la tendance et déterminera si des fouilles plus approfondies doivent avoir lieu. La réponse semble être positive mais je n’ai pas encore la confirmation. »

PHOTO : LA GAZETTE EN YVELINES