Mantes Innovaparc entre dans sa phase de concertation

Durant un mois, les Buchelois ont l’opportunité de déposer leurs observations sur le projet Mantes Innovaparc, futur quartier d’activités mêlant habitat et emploi en bordure de celui, plus pavillonaire, des Meuniers.

Flavien Belpaume

Le feuilleton se poursuit. Joliment surnommé de la sorte par Paul Martinez (UDI), maire de Buchelay, le projet Mantes Innovaparc continue son avancée. A l’occasion d’une réunion publique tenue le mercredi 6 février dernier, il est entré dans une phase de concertation réglementaire d’une durée d’un mois. Cette réunion d’ouverture a permis de présenter, dans sa globalité, un dossier qui suit son cours depuis 1998.

L’Établissement public d’aménagement du Mantois Seine Aval (Epamsa), représentée par son directeur de l’aménagement et du développement Denis Courtot, a tenu à contextualiser le dossier. En 1998, la Zone d’activité concertée (Zac) des Meuniers est créée avec les premières implantations à l’ouest dont les pôles de restaurants. En 2013, le périmètre a été étendu et la Zac s’appelle dorénavant Mantes Innovaparc.

La zone s’étend désormais à 58 hectares et doit offrir, à terme, 2 500 emplois. Des entreprises comme la pépinière d’entreprise Inneos, en 2010, et Sulzer Pompes, fabricant mondial de produits pour solution de pompages, en 2013, s’y sont déjà installées. L’année 2019 devrait voir la livraison des bâtiments des entreprises Pythagore et la Cité artisanale.

« Aujourd’hui, en 2019, on reprend les procédures car on intègre la notion de mixité avec le quartier des Meuniers qui se trouve en bordure d’Innovaparc, détaille Denis Courtot. Plutôt que d’avoir une rupture forte entre la partie activité et les habitations du quartier des Meuniers, on a convenu, dans le cadre du Plan local d’urbanisme (PLU), de faire une transition douce. »

C’est d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle l’Epamsa souhaite rompre avec les propositions d’entrepôts logistiques pour le « macro-lot » restant, situé en bordure d’A13, proche de Sulzer Pompes. Ces entreprises de logistique seraient trop consommatrices d’espaces et pas assez créatrices d’emplois au goût de l’Epamsa. Les commerces aussi y seront refusés car un centre OpenSky devrait arriver dans la zone commerciale voisine. Deux candidats seront départagés durant le mois par un jury concernant leur proposition pour cette parcelle (voir notre édition du 9 janvier).

L’idée est donc de développer un quartier d’activités, l’inverse d’un parc d’activités. Avec 60 % d’activité et 40 % de logement, Mantes Innovaparc devrait être un quartier mixte mêlant habitat, travail et espaces verts, tout en restant proche des autres quartiers déjà existants.

« Plutôt que d’avoir une rupture forte entre la partie activité et les habitations du quartier des Meuniers, on a convenu de faire une transition douce », révèle Denis Courtot.

« Ce seront des rues normales de ville avec du stationnement, à la différence des zones d’activités classiques où les routes sont des égouts à camions car séparées des piétons. […] C’est une façon d’intégrer le quartier à la ville », ajoute le directeur de l’aménagement d’Epamsa, accompagné par Benoît Billy, urbaniste pour le cabinet Devillers, en charge de ce programme.

Pour la commune de Buchelay, Innovaparc doit aussi permettre au quartier des Meuniers de se développer et surtout d’aider à financer un groupe scolaire. « L’école est un enjeu majeur pour le quartier des Meuniers. Il en faut absolument une pour qu’il se développe, mais on ne fait pas un groupe scolaire avec seulement 400 logements, conclut Paul Martinez, le maire buchelois. Je tiens à rappeler que s’il n’y a pas le financement d’une école, il n’y aura pas de logement construit dans ce quartier, l’un ne doit pas aller sans l’autre. »

La seule question venue du public aura cependant éveillé l’intérêt de toute l’assistance. « Combien de temps va mettre ce projet à se développer et dans combien d’années prendra-t-il fin ? », a lancé un Buchelois présent. Une interrogation à laquelle il a semblé difficile d’apporter une réponse définie pour des raisons bien précises.

« Compte tenu de cette extrêmement belle localisation et de la qualité du projet, on n’a pas voulu permettre d’installer n’importe quoi. Certains pensent que l’on n’est pas capable de commercialiser, c’est faux. En quinze jours, si je voulais, je pourrais vous remplir la Zac intégralement. Mais ce n’est pas du tout ce qui serait bon pour ce secteur. Il faut amener une valeur ajoutée », tient tout de même à préciser Denis Courtot.

Cette réunion publique symbolisait le lancement de la concertation réglementaire. Elle durera un mois et s’achèvera le 13 mars avec la réunion de fermeture de cette même concertation. Entre ces deux réunions, une exposition sur le projet d’aménagement sera mise à la disposition des habitants de Buchelay et accessible en mairie. Ils pourront aussi déposer leurs observations sur les deux registres disponibles à la mairie et à l’Epamsa (1 rue de Champagne à Mantes-la-Jolie, Ndlr). Le feuilleton n’est pas encore terminé.

CREDIT PHOTOS : INSTAGRAM MAYRA ANDRADE OFFICIEL