L’épandage des boues fait débat au conseil municipal

Lors du conseil municipal, le maire Karl Olive (LR) a regretté un manque de concertation concernant l’épandage des boues de la station d’épuration du Carré de Réunion sur 16 ha de la commune.

Gaël Trévien

Lors du conseil municipal du 11 février, la question de la gestion des déchets s’est invitée aux débats. Il est en effet prévu que des terrains agricoles pisciacais accueillent prochainement l’épandage des boues produites par la station d’épuration de Carré de Réunion de Saint-Cyr-l’Ecole, gérée par le syndicat Hydreaulys. Cinquante-quatre autres communes des Yvelines sont également concernées par cette technique qui selon le maire Karl Olive (LR) « vise à valoriser les eaux usées des stations d’épuration et à enrichir les sols agricoles pour une meilleure fertilisation ».

« La surface totale concernée par cet épandage est de 3 808 ha, dont 16 ha sur la commune de Poissy », fait savoir le premier magistrat de la commune, lors de la séance. A Poissy, l’opération d’épandage devrait avoir lieu sur une parcelle agricole située près du Golf de Bethemont, à proximité de la Ferme du Poult. Une enquête publique a débuté le 24 janvier et doit s’achever le 25 février. Sauf que ce dispositif a été décidé sans concertation.

Certains conseillers semblent avoir découvert l’information par hasard. « J’ai pris connaissance via Internet de l’existence de cette enquête publique, indiquait dans un communiqué daté du 27 janvier Tchérylène Mairet, conseillère municipale UDI. Le site de la Ville n’en parle pas et le Pisciacais (magazine municipal, Ndlr) n’en fait pas mention, mais n’oublie pas en contrepartie de signaler la prochaine ouverture de l’enquête publique sur l’aménagement du Technoparc le 29 janvier… L’avis des Pisciacais sur l’épandage de boues de la station d’épuration serait-il moins digne de curiosité ? Un sujet moins valorisant ? », questionne l’élue.

A en croire le maire, la municipalité a été prise au dépourvu sur ce sujet. « Le dossier d’ouverture d’enquête publique nous est parvenu le 28 décembre à un moment peu propice pour que la commune porte ces informations à connaissance des riverains concernés (notamment au regard des nuisances olfactives que cela peut entraîner, Ndlr) », concède le maire Karl Olive. Pour pallier ce type de mésaventure, le conseil municipal a voté à l’unanimité un vœu, « que l’épandage fasse l’objet d’une information préalable à l’enquête publique de la part des services de l’État », fait savoir ce soir-là l’édile pisciacais.

Il n’en reste pas moins que l’épandage en lui-même pose question à en croire Tchérylène Mairet. « Je vote favorablement cette délibération néanmoins le rapport me laisse perplexe, indique-t-elle lors de sa prise de parole devant l’assemblée d’élus le 11 février. Monsieur le maire, vous rappelez les vertus ancestrales de ce procédé. Pourtant, ces boues n’ont rien à voir avec les fertilisants issus des excréments animaux car nos eaux usées contiennent également des produits chimiques, des métaux lourds et des micro-polluants […]. »

La conseillère municipale poursuit sur la même ligne : « Si ces boues sont effectivement hygiénisées c’est-à-dire débarrassées de tous éléments pathogènes, elles ne sont pas dénuées de tout le reste. Tout est une question de seuil de tolérance. Je rappelle que les agriculteurs bio refusent d’accueillir ces boues, aussi je m’interroge de ce qui sera mis en culture derrière ces déchets », conclut Tchérylène Mairet.

PHOTO : ILLUSTRATION / LA GAZETTE EN YVELINES