Bataille du rail : Rosny-sur-Seine perd un train sur la pointe du matin

Un nouveau cadencement d’un train toutes les 30 min a été proposé. En conséquence, en gare de Rosny-sur-Seine, un train vers Paris sortira de l’heure de pointe matinale.

Sa publication a suscité un peu d’incompréhension. Le 15 février dernier, Pierre-Yves Dumoulin (LR), maire de Rosny-sur-Seine, publie sur la page Facebook de la mairie l’annonce suivante : « Au 1er janvier 2020, quatre trains (contre cinq actuellement) seraient maintenus aux heures de pointe le matin avec un cadencement régulier de 30 minutes. » Avec ce nouveau cadencement, le cinquième train vers Paris ne serait pas supprimé, mais sortirait de la tranche horaire dite de l’heure de pointe du matin, comprise entre 7 h et 9 h.

Pierre-Yves Dumoulin, comme Louis Gomez, président du comité des usagers de l’Ouest francilien (et conseiller municipal d’opposition à Bonnières-sur-Seine, Ndlr), voient en ce nouveau cadencement une amélioration des conditions de transports. En effet, les trains normands ne viendraient plus de Rouen et Oissel, mais de Vernon, et leur régularité permettrait une meilleure compréhension de la grille horaire.

Ils restent toutefois prudents, espérant que cette refonte présentée n’engendre pas plus de désagréments qu’actuellement. Concernant les arrêts en gare de Mantes-la-Jolie, la présidente de Région et d’Île-de-France mobilités, Valérie Pécresse (LR), assurait le 30 janvier dernier avoir obtenu « la sanctuarisation » du nombre de trains actuels pour l’heure de pointe du matin. Les négociations sont en revanche toujours en cours pour l’heure de pointe du soir.

« On a quand même les élus normands qui sont en position de force, le maire de Vernon est ministre, le maire du Havre est premier ministre, rappelle Pierre-Yves Dumoulin des pressions pesant sur l’arrêt dans le Mantois des trains normands. On a quand même une diaspora de ministres normands qui peuvent décider de ne pas faire arrêter les trains normands en Ile-de-France, ça peut arriver. »

La gare de Rosny-sur-Seine enregistre environ 500 montées par jour, principalement lors de l’heure de pointe du matin. « Vous aviez cinq trains en heure de pointe et ces trains n’étaient pas très bien cadencés, vous en aviez quelques-uns qui étaient très rapprochés, et ensuite, vous aviez un grand trou, détaille le maire du nouveau cadencement. Donc on n’a que quatre trains oui, mais ce sera cadencé toutes les demi-heures. Pour les usagers, se sera assez facile. »

L’ édile met également en avant le changement de provenance des trains. Ces derniers viennent actuellement de Rouen et sont jugés sous-capacitaires par rapport aux montées dans les différentes gares yvelinoises. « Il va y avoir un transfert des trains au profit de ceux qui viennent de Vernon, explique Pierre-Yves Dumoulin. En principe, la Région normande achète des nouveaux trains, on risque d’avoir des trains moins chargés et neufs, ce qui, pour les passagers et les usagers de Rosny, devrait être un confort supplémentaire. »

L’ édile rosnéen précise toutefois attendre la mise en œuvre effective de cette grille horaire avant de se prononcer : « Nous allons être vigilants à ce qui nous a été promis par les Régions soit vrai. Si effectivement, on a un train en moins, et que les conditions de transport sont aussi dégradées, ce n’est pas ce qui nous a été présenté. Mais aujourd’hui, c’est le scénario qui a été retenu, et c’est pour cela que je suis assez modéré dans mes propos. »

Île-de-France mobilités, organisme satellite du conseil régional francilien, se veut rassurant : « Île-de-France mobilités a fait en sorte que les modifications apportées par la Région Normandie ne dégradent pas l’offre francilienne. […] Ile-de-France mobilités et Transilien se sont assurés que cette nouvelle offre garantit le fait que tous les voyageurs franciliens puissent conserver la même qualité de desserte vers Paris qu’aujourd’hui. » L’ organisme indique également continuer à travailler « en partenariat avec les territoires » sur le sujet.

Louis Gomez, représentant des usagers de la ligne, semble également assez satisfait de cette nouvelle mesure, qui entrerait en œuvre en décembre 2019 ou au 1er janvier 2020. « Il ne serait pas acceptable qu’il y ait des suppressions de trains, prévient-il. Ce qu’il va y avoir, c’est une mise en place du cadencement. Ça ne fait rien au niveau de la fluidité, de la ponctualité, etc. Mais cela donne une cohérence au niveau de la grille horaire, et puis aussi, cela permet une meilleure visibilité. » Mais si suppression il devait y avoir, ce serait pour lui « un casus belli (déclaration de guerre, Ndlr) ».

Si le représentant et le maire s’accordent pour dire que le cas de l’heure de pointe du matin est réglé « avec des modalités », ils confirment que les négociations sont toujours en cours en ce qui concerne l’heure de pointe du soir. « Ce que nous demandons, c’est une amélioration des dessertes en sortie d’heures de pointe le soir après 20 h, et une amélioration des dessertes en heures creuses, je parle pour Bonnières et Rosny », précise Louis Gomez des revendications du comité. Tout en reconnaissant que les négociations entre Régions francilienne et normande sont « dures ».

Pour Mantes-la-Jolie, la situation est légèrement différente. « Je peux vous dire que je me battrai, assurait aux vœux de la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise Valérie Pécresse. Il n’est pas question que le moindre train Mantes-Paris direct en TER soit supprimé aux heures de pointe. » Une position que confirme l’édile mantais Raphaël Cognet (LR) : « La certitude que l’on a pour les heures de pointes du matin, c’est qu’il n’y a pas de changement. Sur les heures de pointe du soir, les négociations continuent. »