Agriculture : cette jeune pousse se fournit dans les Yvelines

Depuis deux ans, la start-up Alancienne propose aux Parisiens un service de livraison de produits bio, locaux, et frais. Ils vont notamment les chercher chez des producteurs yvelinois. Reportage.

À Paris, il reste compliqué de trouver des produits agricoles de qualité en circuit court. Alors, un jeune groupe d’amis s’est lancé dans l’aventure Alancienne, jeune pousse du secteur de l’économie sociale et solidaire spécialisée en livraison de produits frais, locaux et bio, basée à Clichy (Hauts-de-Seine). Démarrée il y a deux ans maintenant, l’entreprise comprend cinq salariés qui travaillent désormais avec 25 producteurs franciliens… dont plusieurs Yvelinois, à Orgeval, Evecquemont ou Thiverval-Grignon.

Les quatre cofondateurs sont partis d’un constat simple : pour les Parisiens, il est assez compliqué de trouver des bons produits locaux, bio, et surtout, facilement mais aussi sans les contraintes des paniers hebdomadaires obligatoires des Amap. « Notre promesse : cueillis le matin, chez vous le soir », indique Augustin Renoul, un des fondateurs. Le principe est simple : les clients commandent en ligne les produits proposés sur le site internet d’Alancienne. Trois fois par semaine, et bientôt quatre, elle effectue la tournée des producteurs partenaires, pour récupérer les produits sélectionnés par les clients de Paris et de petite couronne, récoltés le matin même. Ceux-ci sont livrés le soir, entre 20 h et 22

Ce matin-là, les pérégrinations d’Augustin Renoul et de La Gazette passent par les Yvelines : œufs extra-frais, fruits et légumes de saison, champignons, bœuf, herbes fraîches, volailles et chèvre frais. Tout un programme. « On a commencé avec un seul maraîcher, se souvient-il. On a ensuite envoyé un fichier Excel à nos potes, qui ont inscrit tous les produits qu’ils souhaitaient avoir, et on est allé les chercher. » Alancienne noue des partenariats avec des producteurs engagés en agroécologie.

La jeune entreprise rémunère les producteurs sans négocier leurs prix, et réalise donc sa marge sur le prix de revente des produits. Le prix moyen d’un panier est de 47 euros, et « un bon client commande une fois toutes les semaines ou tous les 15 jours », commente Augustin. Manger sain, c’est forcément plus cher ? Un préjugé pour le jeune homme. D’après lui, les gens comparent les coûts parce qu’ils ont été habitués à la grande distribution, et à acheter peu cher : « Combien d’argent revient au producteur à la fin ? Il y a tellement de choses à payer pour le circuit. »

À la ferme de Grignon, à Thiverval-Grignon, Augustin Renoul vérifie que toutes ses commandes sont là. Il a plu pendant la nuit, le sol est couvert de boue, et le vent souffle, mais ça n’arrête pas le jeune homme qui charge les produits laitiers dans sa camionnette. Prochaine étape, la ferme des Beurreries pour aller chercher les œufs pondus au petit matin, et « extra-frais », précise-t-il. « Aujourd’hui, on a environ 70 commandes, indique Augustin Renoul. C’est une petite tournée, parce que c’est les vacances. Mais on a des grosses tournées où on peut aller jusqu’à 150 commandes. »

Les routes de campagne défilent, la camionnette arrive à la ferme Paulmier, à Orgeval, le maraîcher-phare d’Alancienne. Radis noir, pommes de terre, pommes, poires, carottes, et navets sont embarqués dans le véhicule. « Je les ai rencontrés au début de leur aventure, commente Thomas Paulmier, joint par La Gazette le lendemain. Je suis jeune moi aussi, j’ai 32 ans, et j’ai repris l’exploitation familiale, donc au début, on fait jouer nos contacts. Les jeunes qui se lancent, il faut les aider. »

Quelques kilomètres plus loin, le panneau d’Evecquemont apparaît, perché sur les hauteurs d’une vallée. « Ce sont d’anciennes carrières de pierres, où la Champignonnière des carrières fait pousser des champignons », indique Augustin. Les champignons de Paris ont l’odeur de leur fraîcheur. Une fois le tour des producteurs effectué, restera à livrer rapidement les clients parisiens.