Travaux de sécurisation prévus à la prison pour mineurs

L’administration pénitentiaire a lancé un appel d’offres. Les surveillants manifestaient le 13 mars pour une revalorisation statutaire, salariale, mais aussi pour plus de sécurité dans l’établisssement.

Blocage ce mercredi 13 mars, à l’entrée de l’Établissement pénitentiaire pour mineurs (EPM) porchevillois. En soutien à leurs deux collègues blessés lors d’une attaque terroriste survenue le mardi 5 mars à Condé-sur-Sarthe (Orne), ils étaient une quinzaine de surveillants pénitentiaires à avoir bloqué l’accès à la prison.

Reprenant les revendications por­tées au niveau national, ils demandent notamment une revalorisation statutaire et salariale, mais aussi plus de sécurité dans l’exercice de leurs fonctions sur le site porchevillois, régulièrement touché par de violentes agressions ces dernières années. La direction interrégionale pénitentiaire a récemment lancé une étude concernant « la sécurisation du site ».

Trois tranches de travaux sont prévues, la première devrait démarrer à la fin de l’année. Cette tranche ferme consistera en un réaménagement et une sécurisation de l’entrée de l’établissement, en particulier le parking du personnel. Ce dernier, de même que l’entrée du domaine, sera clôturé par des murs « anti-escalade », d’une hauteur « minimum » de 3 m et accessibles via « un portail coulissant » (contre de simples barrières actuellement, Ndlr).

« À Porcheville, on ne va pas faire des blocages à chaque fois qu’il y a une agression. Et pourtant, on devrait », souligne Samuel Messadia, secrétaire de la section locale du syndicat Force ouvrière.

À l’extérieur, un parking à destination des familles « pouvant accueillir, cinq à sept véhicules » sera créé. Une seconde clôture pourra ensuite être érigée à l’entrée de la parcelle, de façon à sécuriser plus en amont le site. La dernière tranche de travaux concernerait la pose de clôtures autour du bâtiment en lui-même comme de la friche située derrière, également propriété de l’administration ­pénitentiaire.

« Il s’agit vraiment d’une manifestation de soutien, souligne le 13 mars devant la prison Samuel Messadia, secrétaire de la section locale du syndicat Force ouvrière. À Porcheville, on ne va pas faire des blocages à chaque fois qu’il y a une agression. Et pourtant, on devrait. » L’année dernière, ils avaient également manifesté pour obtenir plus de sécurité. « En un an, on a l’impression que rien n’a changé », regrette le représentant des surveillants pénitentiaires de ce chantier fort attendu.

L’EPM compte 50 surveillants pour 60 détenus, âgés de 13 à 18 ans. « Si on prend les références, on est quasiment au complet, note Samuel Messadia. Mais avec plus d’effectifs, on pourrait plus facilement désamorcer certaines situations. » Il reconnaît toutefois que les cellules individuelles sont « très peu » doublées et que le rapport reste « assez équilibré ». Toutefois, la situation de l’établissement, facilement accessible, est problématique, reconnaît la direction interrégionale pénitentiaire dans son appel d’offres.

« Il n’existe actuellement aucune clôture du site digne de ce nom pouvant assurer un contrôle des accès et ainsi assurer la sécurité des intervenants travaillant sur le site de l’EPM de Porcheville, pointe-t-elle du contexte l’incitant à demander des travaux. En effet, les personnes extérieures ont un accès direct au pied du mur d’enceinte et peuvent circuler librement sur le domaine. »

« On s’en félicite, mais depuis trois ans, on nous promet ce début de travaux », insiste Samuel Messadia. Des souhaits du personnel, il détaille : « On a demandé des filets anti-projections au-dessus de chaque cour de promenade. On a de plus en plus de projections. » Trois tranches de travaux sont prévues, une ferme et deux optionnelles, pour un montant prévisionnel estimé à « 1 234 000 euros HT ».