Gilets jaunes et marcheurs s’écoutent mais ne se comprennent pas

À l’occasion d’une réunion organisée dans le cadre du grand débat national à Mantes-la-Ville le 13 mars dernier, le ton est monté entre La République en Marche et les Gilets jaunes, pas toujours sur la même longueur d’onde.

Dans le cadre du grand débat national qui a pris officiellement fin le vendredi 15 mars, La République en Marche avait organisé une réunion à Mantes-la-Ville, au centre de vie sociale Augustin Serre dans le quartier des Merisiers, le mardi 13 mars dernier où les prises de becs ont été nombreuses entre le nouveau référent de la majorité, Pierre Luce, et les nombreux gilets jaunes présents, représentant la grande majorité de l’assemblée.

Dans un brouhaha le plus complet, les échanges ont parfois été tendus entre les représentants de la majorité et les gilets jaunes, qui pour la plupart sont actifs depuis le début du mouvement, le 17 novembre dernier. Principale cible de ces derniers : Emmanuel Macron. Le président, qui attise la fronde depuis mi-novembre, a souvent été cité par les Gilets jaunes qui réclament notamment sa démission voire sa destitution au cours d’un débat dans lequel on a également pu entendre « il va finir comme Kennedy », en référence à l’ancien président américain assassiné à Dallas.

« Je suis contre la deuxième journée de mobilisation proposée par Emmanuel Macron, commente l’une d’entre eux. Il faut une revalorisation du travail, un respect du citoyen ». Un autre poursuit des revendications : « Je suis pour un changement complet du système. » Pendant 2 h 30, les Gilets jaunes se sont vivement opposés au gouvernement actuel où les membres de la majorité ont parfois eu du mal à calmer les esprits.

Au cœur de la seule ville RN d’Ile-de-France, le référent LREM explique les raisons l’ayant poussé à choisir cette commune et notamment le lieu de la réunion, aux Merisiers : « On a tenu à faire ce débat dans ce quartier qui est souvent marqué par l’abstention. Ce sont des gens qui sont souvent éloignés de la vie politique. Les gens vont nous dire des choses et on ne va pas forcément chercher à débattre si nous ne sommes pas d’accord avec eux. Ce n’est pas en leur assénant quelque chose qu’on les fera changer d’avis. Chaque soir, plusieurs bonnes idées sont venues de gens qui ne font pas forcément de la politique, qui ne sont pas impliqués».

Organisés autour de quatre tables, les Gilets jaunes ont débattu entre eux, proposé des idées avant de les exposer devant l’auditoire. Comme depuis le début du mouvement, les mêmes demandes sont revenues : mise en place du Référendum d’initiative citoyenne (Ric), augmentation du Smic « entre 1 500 et 1 800 euros net par mois », remise en place de l’Impôt sur la fortune (ISF), revaloriser le travail, réduire le nombre de députés ou encore « indexer l’âge de départ à la retraite des politiques sur celui des travailleurs ». Ne faisant pas de commentaires sur ces demandes, les Marcheurs présents se sont engagés à les porter auprès du président Emmanuel Macron.