Les premiers HLM « connectés » testés en fin d’année

Ouvrir sa porte au livreur ou régler le chauffage de son appartement à distance seront des fonctions testées en fin d’année dans deux résidences, à Mantes-la-Jolie et à Chanteloup-les-Vignes.

« Dans les années 1960, le HLM (habitation à loyer modéré, Ndlr) était tendance car ce n’était pas cher et c’était moderne. À l’époque, moderne, c’était l’eau courante. Aujourd’hui, les équipements modernes ont changé. » Arnaud Legros, président du directoire des Résidences Yvelines-Essonne, débute avec enthousiasme son discours de présentation de l’appartement témoin du futur « logement social connecté » au siège versaillais du bailleur social.

À la fin de l’année, des expérimentations devraient être lancées dans deux résidences, rue Charles Gounod à Mantes-la-Jolie, et rue Cours toujours à Chanteloup-les-Vignes. Dans chacune des pièces, tablettes connectées et détecteurs en tous genres permettent de gérer de la température de chaque pièce à l’ouverture des serrures depuis son smartphone. Des actions qui resteront réalisables manuellement pour les plus réfractaires aux nouvelles technologies, assure le bailleur.

Les premières installations définitives devraient débuter fin 2020, « le temps de terminer les études d’analyse et d’obtenir les retours d’usage » avant d’en lancer l’installation progressive dans les 32 000 logements du bailleur des deux conseils départementaux des Yvelines et de l’Essonne. « Si on réhabilite 4 000 logements par an, tous seront équipés dans huit ans », appuie Arnaud Legros. « On doit déterminer un pack de base qui sera mis en place systématiquement, précise le président du directoire. Cela n’aura pas d’influence sur les loyers puisqu’ils sont plafonnés. »

Si la perspective de pouvoir ouvrir sa porte d’entrée depuis son lieu de vacances peut en inquiéter certains, Adrien Rolland, chargé de l’innovation et de l’environnement des Résidences, se veut rassurant : « C’est un cryptage de type quasi-militaire, les codes se modifient environ toutes les dix secondes. » L’appartement est également doté d’un système « intelligent » qui enregistre les habitudes du locataire, de l’heure de son réveil à celle à laquelle il regagne son logement en fin de journée.

« Les données sont plus que cryptées puisqu’elles se transforment en algorithmes. Il n’y a pas d’historique », insiste de nouveau Adrien Rolland. « Le projet s’appuie sur trois grandes orientations, détaille-t-il. Favoriser les économies d’énergie en réduisant les charges et l’empreinte sur la planète, développer des outils qui renforcent la sécurité des logements et des personnes, et favoriser le confort et les services au locataire à l’intérieur du logement. »