Circulation inter-files : de meilleurs rapports entre autos et motos ?

Expérimentée depuis trois ans, la circulation inter-files n’aurait pas causé plus d’accidents et amélioré les relations entre deux, trois et quatre roues, selon une mutuelle de motards.

De meilleurs rapports entre conducteurs de voitures et de motos, sans causer plus d’accidents de la route ? Le mardi 26 mars dernier, les sociétaires yvelinois de l’Assurance mutuelle des motards (AMDM) s’étaient donnés rendez-vous à Epône, l’occasion de revenir sur l’expérimentation de la circulation inter-files, mise en place au début de l’année 2016 en Île-de-France, dont les résultats ne sont pas attendus avant le premier semestre de l’année 2020.

La mutuelle reste prudente sur l’accidentologie, même si elle indique ne pas avoir constaté de recrudescence depuis que les motards sont autorisés à rouler entre les files de gauche et du milieu, sur les routes à deux fois trois voies lorsqu’elles sont embouteillées. Mais elle se fécilite d’une amélioration des rapports entre automobilistes et conducteurs de deux roues. La mesure reste cependant un essai, que l’État décidera ou non de poursuivre l’an prochain.

« Pour l’instant, c’est encore une expérimentation, explique le président de l’AMDM Patrick Jacquot . C’est un essai qui a été décidé par le Conseil national de la sécurité routière (CNRS) sur proposition de la commission deux roues, deux roues motorisés qui a été mis en place par le ministère de l’intérieur et présidé par Yves Goasdoué (président du CNRS, Ndlr). » Depuis 2016, les motards peuvent donc s’insérer entre les voitures lorsque la circulation est dense et en files ininterrompues avec une vitesse inférieure à 50 km/h.

Patrick Jacquot estime que cette expérimentation a permis aux usagers de la route de mieux se comprendre, et mieux s’entendre. « Cela a permis de communiquer sur le partage de la route, auprès des automobilistes, détaille-t-il. D’une part pour qu’ils mettent leurs clignotants, qu’ils regardent dans le rétroviseur, mais également de communiquer pour les motards, de bien être signalé et également être bien vu dans la circulation. »

« On ne constate pas d’accidents liés à cette expérimentation », rapporte-t-il aussi tout en prévenant que la mutuelle qu’il dirige ne possède « que 7 % de parts de marché », limitant ainsi ses mesures d’accidentologie : « Nous y sommes attentifs. On attend les résultats. Cette expérimentation a eu le mérite d’être pédagogique pour tous les usagers, notamment sur le partage de la route entre autos et motos. »